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Conclusion
- Presses de l'Université du Québec
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Conclusion Nous avons présenté, dans ce livre, un grand nombre de méthodes propres à la prévision-prospective : des méthodes empiriques de description, des méthodes exigeant une plus grande formalisation au plan mathématique ainsi que des méthodes qualitatives. À l’aide de ces méthodes, la connaissance de l’avenir va s’appuyer sur une démarche plus rigoureuse et plus systématique. La « veille socioéconomique », qui devient une ardente obligation aujourd’hui pour les entreprises et les gouvernements, ne s’improvise pas ; elle demande, dans la recherche des tendances, une bonne connaissance des méthodes et la capacité d’interpréter correctement les résultats de cette recherche. Toute approche méthodologique vise à construire la réalité à partir de certains postulats. Les méthodes prévisionnelles et prospectives ne font pas exception à cette règle. Le postulat principal de la méthode prévisionnelle est que l’évolution future va reproduire, avec de faibles variantes, les phénomènes passés et actuels (que ceux-ci soient positifs ou négatifs pour le système étudié). La méthode prospective tente de tenir compte de l’ensemble des possibilités de l’évolution d’une variable et d’évaluer la probabilité de réalisation de chacune de ces possibilités. 300 La prévision-prospective en gestion Dans son essai Sur la stratégie prospective de l’économie sociale rédigé en 1966, Bertrand de Jouvenel, un des « pères » de la prospective, montre bien que l’approche prévisionnelle et l’approche prospective sont complémentaires : « La première est la description anticipée d’une situation future qui paraît actuellement probable – et c’est là proprement prévision – l’autre est la recherche des moyens propres à optimiser la situation future – c’est là ce qui est ici appelé stratégie1. » On se rend compte, à la lecture de cette phrase de Bertrand de Jouvenel, que la prévision-prospective débouche sur autre chose : sur le faire, la volonté d’agir. À ce niveau il n’y a plus de règles très strictes mais la nécessité de présenter toutes les options. Nous n’avons pas tellement abordé cet aspect des choses car elles font appel à tant d’autres disciplines : histoire, science politique, sociologie, psychosociologie, sciences de la gestion. Il semble évident que la prévision n’est qu’une « mise à plat » de l’information recueillie et que par la suite, avec la démarche prospective, vient la lente quête du « sens » à donner aux prévisions chiffrées. Une quête qui n’est jamais close, ce qui est le lot de notre fragile humanité. ...