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C O N C L U S I O N INTERNATIONALISATION DE LA SOLIDARITÉ, DÉMOCRATIE ET DÉVELOPPEMENT Louis Favreau et Daniel Tremblay1 L’internationalisation de la solidarité a un sens : coopérer pour développer et s’associer pour démocratiser la société. Deux questions se posent alors : 1) par où passe le développement solidaire aujourd’hui dans un contexte d’échec des PAS mais aussi du modèle antérieur de développement qui avait misé sur un État central ? 2) par où passe le développement de la démocratie dans un contexte où même dans les pays à forte tradition démocratique, cette dernière est fortement mise à l’épreuve? À la première question, ce livre avance l’idée du droit au premier développement , lequel s’appuie sur le foisonnement actuel d’organisations 1. Louis Favreau est sociologue, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en développement des collectivités (CRDC) à l’UQO, conseiller au GESQ et coordonnateur du réseau CRCP. Daniel Tremblay est politologue à l’UQO, membre du Centre de recherche en développement des territoires (CRDT) et membre associé de l’équipe canadienne du réseau CRCP. 348 Le Sud… et le Nord dans la mondialisation économiques populaires, qui, faut-il le rappeler, évoluent surtout dans une logique de subsistance, voire de survie. À la seconde question, l’ouvrage se réfère aux innovations institutionnelles de la démocratie surtout au plan des gouvernements locaux qui ont su engendrer des partenariats avec les ONG, des associations et des PME/PMI, partenariats à l’origine de gouvernances démocratiques souvent inédites. Le présent texte tente de mettre ces énoncés en perspective. Coopérer pour développer : internationalisation de la solidarité et développement 1. LA NOUVELLE CONJONCTURE ÉCONOMIQUE DES POPULATIONS AU SUD APRÈS 20 ANS DE PROGRAMMES D’AJUSTEMENT STRUCTUREL Au premier chef, la situation des populations du Sud, dans le cadre de cet ouvrage, devait être examinée par la lunette du travail2 , et donc de l’économie populaire et de la création de richesses en contexte de précarit é : cette montée en puissance de l’économie dite informelle dans les pays du Sud a fini par interpeller de nombreux mouvements sociaux (syndicats, ONGD…) et la prise de conscience de la nette insuffisance de politiques macroéconomiques a fini par questionner la communauté scientifique et les experts. C’est ce qui explique la réflexion qui a présentement cours dans un certain nombre de pays et dans des institutions internationales (BIT, UNESCO, PNUD…) autour de l’apport du non-profit sector et celui du développement local. C’est ce qui explique aussi la sortie de l’économie sociale de son éclipse (Bidet, 2000) de même que le renouvellement théorique et pratique de l’économie « informelle » autour des notions d’économie populaire, sociale et solidaire (Fall et Favreau, 2003 ; Corragio, 1999 ; Defourny, Develtere et Fonteneau, 1999 ; Salomon et Anheir, 1998) et celui du développement local autour du développement 2. Tout comme Castel (1995) le fait pour les sociétés du Nord à partir de l’expérience française du XIV e siècle jusqu’à aujourd’hui dans son livre Les métamorphoses de la question sociale, une chronique du salariat. [3.16.70.101] Project MUSE (2024-04-18 05:29 GMT) Internationalisation de la solidarité, démocratie et développement 349 économique communautaire (Favreau et Lévesque, 1996), du développement des territoires et des partenariats ONGD/associations/PME et gouvernements locaux (Peemans, 1997 ; Reilly, 1995). Cependant, dans les pays du Nord, on peine à comprendre les problèmes actuels de travail et de développement de ces pays tant la différence est marquée. La capacité analytique, par exemple de l’approche de la régulation, pour les pays développés, semble pouvoir servir quelque peu pour les pays émergents, mais son approche trop strictement économique, revers de son insistance sur l’autonomie du politique, l’empêche de prendre suffisamment en compte les institutions et la dimension sociale et politique. Or c’est très précisément ce qui est nécessaire de prendre systématiquement en compte dans la mesure même où le facteur travail et l’économie sont d’une quasi-nature différente dans les pays inscrits dans des processus d’exclusion, cas d’une grande partie de l’Afrique et d’une partie de l...

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