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Introduction_Mouvement citoyen, alternatives socioéconomiques et coopération internationale
- Presses de l'Université du Québec
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I N T R O D U C T I O N MOUVEMENT CITOYEN, ALTERNATIVES SOCIOÉCONOMIQUES ET COOPÉRATION INTERNATIONALE Louis Favreau, Gérald Larose et Abdou Salam Fall 1 Une autre mondialisation est-elle possible ? Du Forum social mondial de Porto Alegre au Brésil et de Mumbai en Inde en passant par les premi ères Rencontres internationales d’économie sociale et solidaire de Lima (1997), de Québec (2001) et prochainement de Dakar (2005), les Rencontres de l’Alliance pour un monde pluriel, responsable et solidaire, les Rencontres du Réseau mondial des acteurs du développement local durable, le groupe international « Femmes et économie solidaire », des 1. Louis Favreau est sociologue, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en développement des collectivités (CRDC) à l’Université du Québec en Outaouais (UQO) et conseiller au GESQ. Gérald Larose est titulaire de la Chaire d’insertion socioéconomique à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et président du Groupe d’économie solidaire du Québec (GESQ). Abdou Salam Fall est sociologue, chercheur à l’Institut fondamental d’Afrique noire (IFAN) au Sénégal et président du Réseau international de promotion de l’économie sociale et solidaire (RIPESS). 2 Altermondialisation, économie et coopération internationale réseaux internationaux nouveaux tissent leur toile en s’appuyant sur des milliers d’initiatives économiques, au Nord et au Sud, qui refont le monde, localement du moins, en s’inscrivant dans un mouvement plus vaste de la société civile qui se mobilise au plan international. En outre, des sociétés (et leur État) sont en quête d’un développement autre par une économie plurielle et des formes nouvelles de démocratie politique. C’est le cas du nouveau Brésil avec Lula (2003) ou de la nouvelle Afrique du Sud lancée par le président Mandela en 1994. « Last but not least », des solidarités internationales innovatrices se font jour. La coopération internationale des réseaux québécois et canadiens d’économie sociale et de développement local participe de cette mouvance générale. Le présent ouvrage veut introduire à cette réalité d’aujourd’hui, trop peu connue, et par là sous-estimée : celle de la coopération internationale de proximité et celle des nouvelles mises en réseau internationales de mouvements citoyens et des alternatives économiques que ces mouvements contribuent à faire naître. Un mouvement citoyen international a-t-il commencé à se faire entendre et surtout à s’organiser sur ses propres bases pour animer et construire des alternatives à la mondialisation néolibérale ? Au Sud comme au Nord, des alternatives se dessinent et se croisent. Mais quelles sontelles , qu’annoncent-elles pour l’avenir de la planète et quelle force réelle représentent-elles face à la tendance lourde du néolibéralisme ? Pour notre part, dans nos travaux de recherche et par l’intermédiaire de la Conférence internationale de Gatineau – Le Sud… et le Nord dans la mondialisation, quelles alternatives2 ? –, nous nous sommes attelés au repérage des expériences où la coopération internationale québécoise était pour quelque chose dans le processus de développement d’une mondialisation équitable. Cet ouvrage veut rendre compte de ces expériences de mouvements et d’organisations de coopération internationale (OCI) d’ici qui ont contribué à ce processus. Elles ne sont pas les seules et le seul repérage même de toutes ne suffit évidemment pas. Dans un premier temps, nous avons voulu donner la parole à un certain nombre de ces acteurs, témoins privilégiés de cette autre mondialisation en marche mais, simultanément, nous avons tenté de remettre 2. Pendant deux jours, 432 personnes, 120 organisations, 58 conférenciers dont une majorité en provenance de 12 pays du Sud ont débattu de ce thème. [44.210.107.64] Project MUSE (2024-03-28 23:34 GMT) Introduction 3 cela en perspective en mettant à contribution un réseau international de chercheurs qui travaillent sur ces questions3 . Cet ouvrage issu de la Conf érence internationale de Gatineau de septembre 2003 est le premier de trois4. Ouvrages dans lesquels se profile l’hypothèse voulant qu’une nouvelle tendance a surgi qu’il ne faut pas sous-estimer, à savoir que, avec la dernière décennie (1990-2000), de nouveaux mouvements socio- économiques et sociopolitiques sont apparus. Et avec eux, qu’il est peut-être permis...