In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

UN FONDS DE SOLIDARITÉ AU SÉNÉGAL UNE NOUVELLE INSTITUTION AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT Normand Caron 1 Dans plusieurs pays de tous les continents, tant les gouvernements, les associations professionnelles d’employeurs et d’agents économiques que les organisations syndicales de travailleurs manifestent un intérêt croissant pour le concept de fonds de solidarité de travailleurs. Ce concept novateur lancé, développé et consolidé au Canada, d’abord par la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ) au début des années 1980, est prioritairement orienté vers le maintien et la création d’emplois, tout en permettant aux salariés d’améliorer leurs revenus de retraite et de favoriser leur formation économique dans l’entreprise et l’économie en général. Même si ce concept a été implanté au cours des dix dernières années dans certaines autres provinces du Canada2 , c’est au Sénégal qu’une première expérience de transfert et d’adaptation de ce concept sur un autre continent a été menée systématiquement et avec succès depuis plus de trois ans. Au terme de multiples activités de sensibilisation et de formation des partenaires sociaux, d’études techniques de faisabilité, de préparation d’outils de gestion, de la mise en place de la structure organisationnelle , de l’ancrage juridique et des dispositifs fiscaux, le Fonds de solidarité emploi-retraite des travailleurs du Sénégal (FSER) est devenu opérationnel au début de l’année 2002, après la signature d’une convention d’assistance financière entre le gouvernement du Sénégal et le Fonds de solidarité emploi-retraite (FSER)3. 1. Normand Caron est le directeur général du Fonds de solidarité emploi-retraite (FSER), Sénégal. 2. Notamment en Colombie-Britannique, au Manitoba et en Ontario. 3. Cette convention prévoit notamment l’allocation de ressources financières permettant de mettre en place et de faire fonctionner le fonds durant les cinq premières années d’activité. Une convention de prêt et un décret gouvernemental ont autorisé l’octroi de 500 millions de francs CFA (soit environ 1,2 million $ CA) au FSER. 244 Altermondialisation, économie et coopération internationale Le succès d’un Fonds de solidarité de travailleurs au Sénégal et dans quelque pays que ce soit, est directement proportionnel au degré de mobilisation des ressources humaines des principales organisations syndicales de travailleurs et des associations professionnelles d’employeurs et d’agents économiques qui appuient et soutiennent l’initiative. Cette forte mobilisation des ressources n’est possible toutefois que si les principaux acteurs de cette mise en œuvre, à tous les niveaux de la société, comprennent et maîtrisent bien les concepts, les orientations, les strat égies, les moyens et outils inhérents aux responsabilités qui leur sont confiées. Il a donc été indispensable de leur offrir, principalement dans les premières années du projet, tout un ensemble de programmes d’appui, de soutien technique, d’encadrement et de formation, susceptibles de favoriser le développement accéléré des capacités nationales et sousr égionales pour mener à bien le projet et lui assurer une pérennité. Recourant à l’expertise développée par la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ) et mettant à contribution le potentiel des équipes de conseillers qu’elle a constituées depuis dix-huit ans dans ce domaine au sein de son Fonds de solidarité, le projet sénégalais a eu pour principal objectif de fournir à tous les principaux responsables et acteurs de cette initiative le soutien technique, l’encadrement et la formation nécessaire à l’atteinte de leurs objectifs, en transférant et en adaptant au contexte de l’Afrique de l’Ouest tout le matériel pédagogique et l’expertise nécessaire du Fonds de la FTQ. La finalité ultime de ce programme que les responsables sénégalais soient aptes à prendre en charge eux-mêmes, d’ici quelques années, de manière autonome et efficace, le développement des compétences techniques et des ressources humaines nécessaires à l’atteinte de leurs objectifs stratégiques. Parallèlement, en adaptant ce concept au cadre juridique et réglementaire de l’ensemble des sous-régions de l’Afrique de l’Ouest et en faisant reconnaître sa conformité avec les dispositifs reconnus, on pourra facilement étendre éventuellement cette...

Share