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C H A P I T R E 1© 2004 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél.: (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré de: Au-delà du système pénal, Sous la direction de Jean Poupart, ISBN 2-7605-1307-6 • D1307N Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés INTÉGRATION ET NOUVEAUX PROCESSUS D’INDIVIDUALISATION1 ROBERT CASTEL Centre d’études des mouvements sociaux École des hautes études en sciences sociales colpin@ehess.fr 1. Ce texte est une retranscription de la présentation donnée par R. Castel à l’occasion du colloque international francophone sur l’intégration sociale et professionnelle des personnes judiciarisées, novembre 2002, Estérel. © 2004 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél.: (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré de: Au-delà du système pénal, Sous la direction de Jean Poupart, ISBN 2-7605-1307-6 • D1307N Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés 14 AU-DELÀ DU SYSTÈME PÉNAL RÉSUMÉ Cet article aborde le contexte dans lequel s’insèrent, aujourd’hui, les activités d’intégration et de réintégration des personnes incarcérées et marginalisées. Les changements qui ont affecté nos sociétés depuis les années 1970 ont eu un impact important sur les formes de l’intégration, et par conséquent sur les possibilités de réintégration. Les techniques d’intervention qui visent l’intégration doivent évoluer et tenir compte des personnes se retrouvant aux marges du social non pas à cause d’un déficit personnel, mais plutôt en raison de la conjoncture sociale. L’auteur examine donc les défis posés par les processus d’individualisation et les questions soulevées par le nouveau contexte social dans lequel ces processus s’inscrivent. [3.19.56.114] Project MUSE (2024-04-26 02:11 GMT) INTÉGRATION ET NOUVEAUX PROCESSUS D’INDIVIDUALISATION 15© 2004 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél.: (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré de: Au-delà du système pénal, Sous la direction de Jean Poupart, ISBN 2-7605-1307-6 • D1307N Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés Précisons d’entrée de jeu que je ne suis pas du tout spécialiste des probl èmes que posent le système pénal, la criminologie, l’incarcération. Je ne peux donc pas faire semblant de connaître ce que je ne connais pas. Je vais être ainsi obligé de m’en tenir à un plan de réflexion assez général, disons sociologique, sur l’intégration. Si je risque d’être un peu décalé, j’espère néanmoins ne pas être hors-sujet. Je pense en effet que la plupart d’entre nous partagent la conviction qu’il est essentiel d’inscrire fermement la question de l’intégration dans la problématique de la prison . Ce qui ne va pas de soi pour tout le monde. Il y a même souvent une conjonction entre une certaine critique de gauche de la prison, de type foucaldien, qui la condamne totalement en l’assimilant à sa fonction répressive, et une instrumentalisation de droite de la prison pour laquelle c’est la sanction seule qui compte : il faut avant tout punir le délinquant, le mettre hors d’état de nuire et la référence à la réinsertion des détenus ne serait que l’alibi des belles âmes, totalement irréaliste et d’ailleurs le plus souvent démentie par les faits. Le débat est ancien. Il n’en est pas moins plus que jamais d’actualité. En France, actuellement, ce qu’on appelle les politiques de « tolérance zéro » à l’égard des délinquants montrent bien que cette orientation répressive est plus vivace et aussi plus populaire que jamais. C’est l’idée qu’il faudrait sanctionner les délinquants sans trop se demander pourquoi ils le sont, ni ce qu’ils deviendront ensuite. Il me semble qu’on peut combattre ces positions en ne se contentant...

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