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C H A P I T R E© 2004 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél.: (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré de: Au-delà du système pénal, Sous la direction de Jean Poupart, ISBN 2-7605-1307-6 • D1307N Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés 14 SE «RÉHABILITER» ET OBTENIR SON PARDON SUFFIT-IL À L’INTÉGRATION SOCIOPROFESSIONNELLE? L’exemple d’un «avocat judiciarisé qui voulait devenir juge»1 RICHARD THERRIEN Avocat 1. Les noms des personnes qui sont mentionnées dans ce témoignage ont été conservés par souci d’authenticité et parce que les propos ne leur portent pas préjudice. © 2004 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél.: (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré de: Au-delà du système pénal, Sous la direction de Jean Poupart, ISBN 2-7605-1307-6 • D1307N Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés 258 AU-DELÀ DU SYSTÈME PÉNAL RÉSUMÉ Dans son témoignage, Richard Therrien décrit l’impact d’une expérience carcérale sur son intégration professionnelle. Condamné à un an d’emprisonnement pour avoir aidé des membres présumés du Front de libération du Québec, il a pu devenir avocat grâce aux ressources de son entourage et au soutien des personnes qui ont su lui témoigner de la confiance. Accusé d’avoir caché son passé judiciaire, il n’a pu par la suite obtenir un poste de juge malgré l’obtention d’un pardon. L’expérience de Richard Therrien est une excellente illustration des limites que pose l’insertion professionnelle des personnes judiciarisées, même pour celles qui occupent une position sociale relativement privilégiée. Richard Therrien fut arrêté pendant la crise d’Octobre de 1970 et condamné à un an de prison pour avoir aidé des membres présumés du Front de libération du Québec, alors en fuite. Il fut admis au Barreau du Québec en 1976. Il pratiqua principalement le droit criminel et pénal pendant plus de vingt ans. Nommé juge en 1996, il dut, presque immédiatement, faire face à des plaintes déontologiques basées sur le fait qu’il avait nié son antécédent judiciaire lors de son entrevue de sélection. Il a soutenu jusqu’en Cour suprême que le pardon fédéral qu’on lui avait octroyé en 1987 et l’esprit de cette loi sur le casier judiciaire, de même que les chartes des droits du Canada et du Québec qui protègent contre la discrimination, l’autorisaient à agir de la sorte. La Cour suprême lui a donné tort et il a dû démissionner de son poste. Le 11 septembre 2001, le Barreau du Québec l’autorisait à reprendre la pratique du droit. [3.17.128.129] Project MUSE (2024-04-24 20:06 GMT) LE PARDON SUFFIT-IL À L’INTÉGRATION SOCIOPROFESSIONNELLE ? 259© 2004 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél.: (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré de: Au-delà du système pénal, Sous la direction de Jean Poupart, ISBN 2-7605-1307-6 • D1307N Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés À un moment de mon parcours, dans la cause qui m’a opposé au ministre de la Justice du Québec, j’ai eu la chance et la surprise de voir surgir une procédure qui avait pour but d’appuyer ma démarche. Cela se passait devant la Cour suprême et cette « intervention » provenait de l’Association des services de réhabilitation sociale du Québec et de l’Office des droits des détenus. Je profite de l’occasion pour remercier publiquement les gens qui sont à l’origine de cette initiative. En préparant ce petit texte, je me suis senti habité par une certaine ambivalence. Je me suis demandé si je devais d’abord vous parler de mon intégration professionnelle, à la suite de ma condamnation de 1971 et de la peine d’emprisonnement que j’ai purgée, ou si je...

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