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C H A P I T R E© 2004 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél.: (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré de: Au-delà du système pénal, Sous la direction de Jean Poupart, ISBN 2-7605-1307-6 • D1307N Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés 13 DU STATUT D’EX-DÉTENU À CELUI DE TRAVAILLEUR SOCIAL«La crédibilité n’est pas facile à gagner»1 PIERRE LALONDE Directeur clinique Centre résidentiel communautaire L’Étape 1. Ce texte est une retranscription du témoignage livré par P. Lalonde à l’occasion du colloque. © 2004 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél.: (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré de: Au-delà du système pénal, Sous la direction de Jean Poupart, ISBN 2-7605-1307-6 • D1307N Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés 250 AU-DELÀ DU SYSTÈME PÉNAL RÉSUMÉ Pierre Lalonde fait état des différents obstacles qu’il a dû vaincre pour passer du statut d’ex-détenu à celui de travailleur social, obstacles liés au fonctionnement des institutions, mais également à la méfiance que suscite le fait d’avoir été incarcéré. Ce n’est pas sans difficulté qu’il a finalement réussi à se faire accepter tant à l’intérieur du système correctionnel qu’au sein du métier de travailleur social. En se basant sur sa propre expérience et sur sa pratique professionnelle, Pierre Lalonde décrit les multiples problèmes auxquels se trouvent confrontées les personnes judiciarisées : difficulté d’obtenir un pardon, d’avoir accès à un emploi suffisamment rémunérateur, de disposer de ressources financières suffisantes et de programmes visant à venir en aide aux ex-détenus, se voir imposer diverses restrictions sur le plan, par exemple, des assurances, du crédit ou de la possibilité de traverser la frontière américaine. [18.226.28.197] Project MUSE (2024-04-26 15:20 GMT) DU STATUT D’EX-DÉTENU À CELUI DE TRAVAILLEUR SOCIAL 251© 2004 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél.: (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré de: Au-delà du système pénal, Sous la direction de Jean Poupart, ISBN 2-7605-1307-6 • D1307N Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés [À ma sortie du pénitencier,] les gens avaient fait leur travail, même si je n’avais pas encore de réseau social. La maison de transition constituait mon réseau primaire. J’ai par la suite été engagé à la maison de transition L’Étape, en tant qu’éducateur, après deux ans d’abstinence. Après trois journées de travail, on m’a congédié parce que les services correctionnels canadiens ne souhaitaient pas mon accréditation. J’étais sorti du pénitencier depuis trop peu de temps. À ce moment, on m’a dit que je devais attendre au moins trois ans après ma sortie du pénitencier. J’ai donc attendu une autre année, pendant laquelle j’ai été travailler dans un centre d’hébergement, encore dans le milieu communautaire, un centre d’hébergement pour les jeunes sansabri de 18 à 30 ans. Après trois ans, j’ai contacté à nouveau le Service correctionnel pour mon enquête de sécurité. J’ai été embauché par le Service. Une quatrième année a par contre été nécessaire avant que mon accréditation soit acceptée. Au cours de cette année-là, la corporation a décidé de m’appuyer, car je n’avais pas le droit de travailler seul durant un quart de travail. Je n’avais pas accès aux dossiers. Je n’avais pas le droit d’avoir des clés en ma possession. Je travaillais donc là, mais je n’avais pas le droit de travailler seul. Évidemment, pour la corporation, cela représentait des coûts. Après quatre ans, j’ai finalement obtenu mon accréditation. Monsieur […], anciennement du Service correctionnel du Canada (SCC), m’a beaucoup aidé dans mes démarches, avant sa retraite. Par la suite, j...

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