In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

C H A P I T R E© 2004 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél.: (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré de: Au-delà du système pénal, Sous la direction de Jean Poupart, ISBN 2-7605-1307-6 • D1307N Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés 8 INTÉGRATION SOCIALE DES JEUNES APRÈS UN PASSAGE DANS LES GANGS DE RUE Quelques pistes de réflexion SYLVIE HAMEL Institut de recherche pour le développement social des jeunes shamel@mtl.centresjeunesse.qc.ca MARIE-MARTHE COUSINEAU École de criminologie, Université de Montréal cousinem@cicc.umontreal.ca MICHÈLE FOURNIER École de criminologie, Université de Montréal michele.fournier@sympatico.ca © 2004 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél.: (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré de: Au-delà du système pénal, Sous la direction de Jean Poupart, ISBN 2-7605-1307-6 • D1307N Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés 142 AU-DELÀ DU SYSTÈME PÉNAL RÉSUMÉ Les résultats de deux études se rapportant au phénomène des gangs de rue, menées récemment dans la région de Montréal, sont présentés ici dans le but de soulever quelques pistes de réflexion concernant l’intégration sociale des jeunes ayant fait une telle expérience. La première étude concerne l’histoire de 31 jeunes (21 garçons et 10 filles) et la deuxième porte plus spécifiquement sur le vécu des filles affiliées aux gangs de rue. Une dimension importante de l’analyse des deux études met en évidence la grande fragilité des liens qu’entretiennent les jeunes membres de gangs avec les institutions traditionnelles. C’est à l’école qu’apparaissent au grand jour les manifestations probantes de ce malaise. Mais c’est avec leur famille que la plupart des jeunes vivent des difficultés plus fondamentales : faible qualité des liens, climat chaotique et milieu désorganis é. Pour plusieurs, le gang joue le rôle d’une nouvelle famille ; c’est un lieu d’appartenance, d’alliances, de connivences, de solidarités et de loyauté. Les jeunes disent découvrir dans ces groupes de « vrais amis », auprès desquels ils trouvent affection, valorisation et protection. Après la sortie, qui se fait souvent dans des circonstances difficiles, les jeunes sont d’abord désorientés. Le processus de la désaffiliation se révèle comparable à celui d’un deuil, au cours duquel les jeunes ressentent cruellement le vide causé par la rupture des liens forts développés dans les gangs. Pour qui veut accompagner ces jeunes sur le chemin de l’intégration sociale après un passage dans les gangs de rue, il est essentiel de considérer que : 1) si la violence et la criminalité des gangs sont bien réelles, la peur de ceux qui les quittent l’est également ; 2) la sortie des gangs constitue une rupture de plus dans leur vie avec toutes les conséquences que cela comporte ; 3) ces jeunes ont besoin de programmes adéquats et d’opportunit és valables pour faire en sorte qu’ils s’attachent et s’intègrent à la société, comme ils se sont attachés et intégrés aux gangs, pour un temps qui aura marqué leur trajectoire de vie de manière indélébile. [3.145.183.137] Project MUSE (2024-04-19 01:50 GMT) INTÉGRATION SOCIALE DES JEUNES APRÈS UN PASSAGE DANS LES GANGS DE RUE 143© 2004 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél.: (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré de: Au-delà du système pénal, Sous la direction de Jean Poupart, ISBN 2-7605-1307-6 • D1307N Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés LES GANGS DE RUE: INQUIÉTUDES À L’ÉGARD D’UN PHÉNOMÈNE TRANSFORMÉ Le phénomène des gangs de rue n’est pas nouveau ; on en retrace les origines en Amérique du Nord dès le XIXe siècle (Buenker, 1973). Tout porte à croire cependant qu’il est...

Share