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© 2004 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél.: (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré de: Comprendre la famille no 7, Carl Lacharité et Gilles Pronovost (dir.), ISBN 2-7605-1296-7 • D1296N Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés Perception du fonctionnement familial de parents négligents et non négligents Michèle BROUSSEAU Centre jeunesse de Québec – Institut universitaire et Université Laval Marie SIMARD et Marie-Claude PAQUETTE Université Laval Jusqu’à ce jour, le fonctionnement familial des familles négligentes a été l’objet de peu d’attention. L’intérêt d’étudier leur fonctionnement tient au fait que la négligence peut être vue comme une incapacité du système familial à exercer ses fonctions de protection et de socialisation des enfants. Partir du point de vue des parents eux-mêmes est apparu intéressant pour étudier le fonctionnement familial. L’objectif de cet article est de présenter les résultats tirés d’une recherche qualitative1 sur la perception du fonctionnement familial d’un groupe de parents négligents et non négligents. Il comprend quatre parties : la problématique de recherche, le cadre d’analyse, la méthodologie et, enfin, les résultats eux-mêmes. Nous concluons sur la portée de ces résultats sur le plan de la pratique et de la recherche. 1. La recherche a pu être réalisée grâce à une subvention de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (2002-2003). © 2004 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél.: (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré de: Comprendre la famille no 7, Carl Lacharité et Gilles Pronovost (dir.), ISBN 2-7605-1296-7 • D1296N Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés 132 Michèle BROUSSEAU, Marie SIMARD et Marie-Claude PAQUETTE PROBLÉMATIQUE DE RECHERCHE La négligence est une problématique importante pour les services de protection. C’est la principale forme de maltraitance au Canada (Trocmé, MacLaurin, Fallon, Daciuk et al., 2001) comme au Québec. Selon les données de l’Étude sur l’incidence au Québec (Tourigny, Mayer, Wright, Lavergne et al., 2002), les situations de négligence représentent aussi la principale problématique signalée, avec un taux de 12,6/1000, suivie de près par les troubles de comportement, 11,0/1000. Les autres formes de maltraitance sont moins fréquentes: 4,8 pour les abus physiques, 4,5 pour les mauvais traitements psychologiques, 3,0 pour les abus sexuels et 1,0/1000 dans le cas des abandons. À ceci, doivent être ajoutés les mauvais traitements psychologiques résultant d’un comportement négligent (indifférence, ignorance, non-approbation) qui représentent 15,2 % des cas de ce groupe. Les chercheurs (Éthier et Lacharité, 2000 ; Garbarino et Collins, 1999 ; Trocmé, 1996), tout comme les intervenants (Brousseau, Frenette, Nadeau et Sheriff, 2001), reconnaissent que la négligence est une probl ématique multidimensionnelle mettant en présence des facteurs de risque individuels, familiaux, sociaux et environnementaux qui touchent plusieurs systèmes et commandent par conséquent des interventions à plus d’un niveau. La négligence, généralement définie comme une omission des soins physiques, affectifs et éducatifs nécessaires au développement de l’enfant, est souvent repérée par ses effets observables sur l’enfant (Éthier et Lacharité, 2000). Elle peut aussi être vue comme une incapacit é du système familial à assumer les tâches de protection et de socialisation des enfants (Bolger, Thomas et Eckenrode, 1997 ; Brousseau, 2000 ; Garbarino et Collins, 1999). Or, avec la fragmentation des problématiques (enfants, femmes, hommes), on a eu tendance à mettre en veilleuse une approche familiale des problèmes. Ainsi, Sheriff (1994) constatait l’absence d’évaluation systématique de la dimension familiale dans une étude sur les resignalements (sic) en protection de la jeunesse. Dans certains cas, pour les intervenants sur le terrain, travailler à soutenir la famille semble même en opposition avec les objectifs de protection de l’enfant (Simard, 2000), d’où des dilemmes éthiques. De même, les travaux de recherche sur le fonctionnement des familles négligentes sont encore peu nombreux. Quelques études récentes ont révélé des dysfonctionnements familiaux...

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