In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

C H A P I T R E 3 POLITIQUES CLIMATIQUES DE KYOTO À BONN De « pas grand-chose » à « rien du tout » ?† CHRISTOPH BÖHRINGER Département d’économie de l’environnement et des ressources (ZEW) † La version complète de ce chapitre, présentée le vendredi 11 octobre 2002 lors de la séance d’ouverture de la XIVe Conférence internationale des techniques d'analyses d’entrée-sortie, a fait l’objet d’une publication plus détaillée et formelle dans Böhringer (2003). Nous tenons à remercier plus particulièrement Sergey Paltsev et Thomas F. Rutherford (Université du Colorado), Till Requate (Université de Heidelberg) et Peter Zapfel (Commission europ éenne) pour leurs commentaires fort utiles. Nous aimerions également remercier la Commission européenne pour l’aide financière qu’elle nous a accordée dans le cadre de ses projets Programme sur le changement climatique et le commerce mondial (Climate Change Policy and Global Trade – CCGT) et Stratégies de contrôle des émissions de gaz à effet de serre (Greenhouse Gases Emission Control Strategies – GECS). Nous nous excusons de toute erreur éventuelle. 68 Changement climatique, flux technologiques, financiers et commerciaux Résumé Dans ce chapitre, nous étudions l’incidence sur le rôle économique et environnemental du protocole de Kyoto, dans sa forme originale, du retrait des États-Unis et des modifications apportées dans le cadre de la Convention de Bonn sur les changements climatiques. Des simulations élaborées à l’aide du modèle d’équilibre général calculable (MEGC) nous ont permis de noter que le retrait des ÉtatsUnis conjugué aux nouvelles dispositions de Bonn annulera fort probablement l’efficacité environnementale. Le respect du protocole de Kyoto par les États-Unis aux termes des nouvelles modifications issues de Bonn permettrait de réduire considérablement les émissions anthropiques globales sans pour autant engendrer de coûts exorbitants pour les pays de l’OCDE. Ainsi, il est à espérer que les États-Unis finissent par ratifier le protocole de Kyoto dans les années à venir. [18.119.105.239] Project MUSE (2024-04-25 17:04 GMT) Politiques climatiques – de Kyoto à Bonn 69 1. Introduction Le protocole de Kyoto, négocié en 1997, contraint les pays industrialisés adhérents à limiter leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). Dans sa version originale, le protocole imposait aux pays industrialisés de réduire en moyenne de 5,2 % leurs émissions de gaz à effet de serre entre 2008 et 2012 sur la base des niveaux de leurs émissions de 1990. Toutefois, l’accord intervenu n’entrera en vigueur que lorsqu’il aura été ratifié par au moins 55 pays, qui devront avoir contribué à au moins 55 % du volume des émissions de CO2 (le plus important gaz à effet de serre) du monde industrialisé atteint en 1990. En mars 2001, les États-Unis, par l’entremise du président George W. Bush, ont annoncé leur retrait du protocole, invoquant des coûts trop élevés pour l’économie américaine et alléguant que l’exemption des limites contraignantes en matière d’émissions accordée aux pays en développement (pays dits « non concernés » par le traité de Kyoto) était tout à fait inacceptable1. Le retrait des États-Unis a suscité une discussion au sein des autres pays industrialisés, qui se sont alors demandé si, en l’absence des États-Unis, il y avait lieu de mettre en œuvre le protocole. L’Union européenne s’est alors proclamée chef de file d’une stratégie de ratification à laquelle ne participeront plus les États-Unis. Dans ce contexte, pour entrer en vigueur, le protocole de Kyoto n’en exigera pas moins, outre le ralliement de l’Union européenne, celui du Japon, de l’ex-Union soviétique (la Russie et l’Ukraine) et des pays d’Europe orientale, afin que le quorum exigé soit atteint. Nous aurions pu nous attendre à ce que la Russie, l’Ukraine et les pays d’Europe orientale ratifient le protocole, puisqu’ils devraient pouvoir tirer d’importants revenus de la vente de leurs droits d’émission excédentaires2. Par ailleurs, le Japon a signalé qu’il souhaitait conserver le protocole qui porte le nom de sa ville impériale. Ce pays a toutefois souligné que ce protocole n’aurait un sens que si les États-Unis, le plus important pollueur au monde, le ratifiait. Dans ce contexte, les représentants de 180 pays se sont réunis à Bonn...

Share