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C H A P I T R E 1 CHANGEMENTS CLIMATIQUES Ce que les sciences naturelles et les décideurs politiques aimeraient savoir des économistes† GORDON MCBEAN Institut de réduction des sinistres catastrophiques Facultés de géographie et de sciences politiques Université de Western Ontario CATHERINE COLEMAN Service de conservation de l’environnement Environnement Canada † Allocution inaugurale prononcée à l’ouverture de la XIVe Conférence internationale de techniques d’analyses d’entrée-sortie le 11 octobre 2002. 24 Changement climatique, flux technologiques, financiers et commerciaux Résumé Ce chapitre présente, du point de vue des sciences naturelles, un survol des disciplines socioéconomiques susceptibles de fournir des informations utiles à l’élaboration de politiques publiques pour la réduction des gaz à effet de serre. En outre sont décrits succinctement les effets de l’activité humaine sur le changement climatique et le rôle de la modélisation dans le contexte du protocole de Kyoto. Ensuite, des considérations d’ordre socioéconomique sont abordées et des initiatives visant l’instauration de mesures d’atténuation des gaz à effet de serre illustrent certains efforts du Canada et d’autres pays. Finalement, des questions sur le programme de recherche économique sont soulevées et le chapitre conclut sur une énum ération des ingrédients d’une contribution économique utile à long terme dans cette probl ématique. [3.128.203.143] Project MUSE (2024-04-26 14:13 GMT) Changements climatiques 25 1. Introduction L’étude des changements climatiques s’est focalisée sur les préoccupations environnementales. Les preuves que les activités anthropiques sont en train de changer la face du monde ne cessent de s’accumuler. Le présent chapitre vise avant tout à donner certaines indications aux disciplines socioéconomiques susceptibles de fournir aux responsables politiques des informations utiles à l’élaboration de leurs décisions. Les chercheurs en climatologie comprenant de mieux en mieux le fonctionnement de l’atmosphère, cet exposé débute par un bref survol des données et des tendances atmosphériques pertinentes , ainsi que des nouvelles orientations politiques. Les rôles et les options politiques des différents gouvernements sont ensuite examinés, et des études complémentaires sur les réglementations sectorielles propres à l’économie de marché sont recommandées. Finalement, je relève certaines questions et problématiques que les experts économiques devraient examiner. 2. Gaz à effet de serre : aperçu et tendances Après avoir augmenté progressivement pendant des milliers d’années, la population mondiale a connu une croissance exponentielle au siècle dernier et dépasse aujourd’hui les six milliards d’êtres humains. Il est impératif de se demander où cette croissance s’arrêtera. En outre, le rythme observé de la disparition des espèces végétales et animales a presque doublé entre 1700 et aujourd’hui. Parallèlement, le pourcentage de terres consacrées aux pâturages a également doublé et les superficies des forêts, qui, avant 1700, couvraient près de 50 % des terres, ont diminué de moitié environ. Il y a environ 25 ans, on a relevé un phénomène marquant dans le processus de fixation de l’azote, processus fondamental de la croissance des plantes : la quantité d’azote« fixée » par l’utilisation d’engrais due à l’activité humaine dépassait, pour la première fois, la quantité « fixée » par les processus naturels. Les activités humaines, et plus particulièrement le déboisement et la consommation de combustibles fossiles, ont rejeté des émissions de dioxyde de carbone dans l’atmosphère. Ainsi, la concentration de dioxyde de carbone est passée d’environ 280 parties par million (ppm), niveau qu’elles avaient maintenu pendant plusieurs milliers d’années, au niveau actuel de 370 ppm. Si nous mesurons directement les concentrations atmosphériques, les données tirées d’échantillons de la calotte glacière (qui permettent d’évaluer les concentrations de CO2 des 400 000 dernières années) indiquent une importante variation des concentrations atmosphériques depuis une quarantaine d’années: ces dernières sont passées d’environ 180 ppm à 310 ppm. Les niveaux actuels ont donc largement dépassé ceux affichés à toute autre date depuis 20 millions d’années. Nous avons également observé une augmentation similaire d’autres gaz à effet de serre, tels que le méthane (CH4) et l’oxyde nitreux (N2O). Voilà qui rend manifeste l’influence humaine sur la planète (Moore...

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