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C H A P I T R E 7 RÉESTIMATION DE LA MATRICE DES FLUX TECHNOLOGIQUES INTERINDUSTRIELS† FREDERIC M. SCHERER John F. Kennedy School of Government Harvard University † Une version détaillée de cette communication présentée le lundi 14 octobre 2002 à Montréal est publiée en anglais dans Scherer (2003). 166 Changement climatique, flux technologiques, financiers et commerciaux Résumé Dans ce chapitre, l’auteur fait un retour sur une étude complétée au début de 1980 sur une matrice entrées-sorties très ventilée des flux technologiques d’industries américaines ayant effectué de la recherche et développement (R-D) vers des industries susceptibles d’utiliser les résultats de ces activités de R-D. Dans la présente étude, l’auteur vérifie si la matrice désirée des flux technologiques aurait pu être obtenue à l’aide d’informations rendues publiques, ou au moyen de renseignements qui auraient pu être recueillis en marge d’enquêtes existantes, sans pour autant entraîner un coûteux effort en main-d’œuvre dans l’élaboration de microdonn ées permettant d’extraire des renseignements d’un vaste échantillon de brevets d’inventions individuels. Cet exercice est réalis é en examinant trois problématiques conceptuelles importantes, à savoir 1) le choix de la matrice à utiliser, 2) la diagonale et 3) les biens d’équipement. Les résultats démontrent qu’il est tout à fait possible d’élaborer des matrices de flux technologiques utiles en se fondant sur des approches moins intensives en main-d’œuvre que celles employées dans l’effort de recherche original. L’auteur souligne toutefois que cela ne peut être accompli sans l’instauration d’une méthode systématique permettant de structurer la collecte des données requises. [3.144.248.24] Project MUSE (2024-04-26 06:05 GMT) Réestimation de la matrice des flux technologiques interindustriels 167 1. Introduction Au début des années 1980, dans le cadre d’un projet financé par la Fondation nationale des sciences (NSF : U.S. National Science Foundation), j’ai estimé une matrice très ventilée des flux technologiques d’industries américaines ayant effectué de la recherche et développement (R-D) vers des industries susceptibles d’utiliser les résultats de ces activités de R-D. Les résultats de ces travaux de recherche, qui ont été élargis afin d’analyser comment les flux technologiques avaient agi sur la croissance de la productivité dans les années 1960 et 1970, sont détaillés dans Scherer (1982a, 1982b, 1984). Dans la présente étude, je retourne sur le lieu du crime 20 ans plus tard, pour vérifier si la matrice désirée des flux technologiques aurait pu être obtenue à l’aide d’informations rendues publiques, ou au moyen de renseignements qui auraient pu être recueillis en marge d’enquêtes existantes, sans pour autant entraîner un coûteux effort d’élaboration de microdonnées permettant d’extraire des renseignements d’un vaste échantillon de brevets d’inventions individuels. 2. Importance du problème La figure 7.1 présente un schéma global de la matrice des flux technologiques qui en résulte. En 1974, aux États-Unis, 95% des activités de R-D financées par les sociétés étaient effectuées dans les industries non manufacturières (depuis, la contribution des industries non manufacturières, et plus particulièrement celles de l’informatique et de la biotechnologie, qui relèvent de la catégorie des services, a progressé de plus de 38%). Grosso modo, en 1974, la moitié de la technologie créée par le secteur manufacturier a été transmise au secteur non manufacturier, stimulant, dans une certaine mesure, la croissance de la productivit é de ces secteurs. Seuls 7 % des activités de R-D menées visaient uniquement à améliorer ou à concevoir de nouveaux produits de consommation. 3. Le premier effort d’évaluation des flux technologiques Persuadé, à tort ou à raison, que les méthodes de mesure alors en vigueur exigeaient que l’on analyse des industries utilisant des produits novateurs pour évaluer l’incidence de la R-D sur la croissance de la productivité, je me suis lancé, à la fin des années 1970, dans un projet visant à suivre les flux technologiques intégrés, de l’industrie d’origine jusqu’à l’industrie d’utilisation. Le livre précurseur de Schmookler (1966) formulait la...

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