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P A R T I E 2 Les enjeux électoraux des élections présidentielles 148 – Les élections présidentielles américaines Les élections présidentielles constituent des moments clés pour débattre des valeurs et des objectifs nationaux et internationaux que veut poursuivre la nation américaine, puisqu’elles permettent de faire ressortir les points de dissension entre les candidats démocrate et républicain. Il est souvent dit que les élections présidentielles se jouent sur la politique intérieure. Ce qui intéresse avant toute chose la population américaine, c’est la réalité locale. Les candidats à la présidence le savent, et c’est pourquoi ils parcourent le pays dans les derniers jours de la campagne, et particulièrement les États où le vote risque d’être serré. Ils se déplacent pour rencontrer des groupes de citoyens et serrer des mains pour éviter qu’un État ne leur échappe ou encore pour ravir un État à l’autre candidat. Le candidat désireux de l’emporter doit ainsi se surpasser et offrir sa meilleure prestation dans les semaines et les jours précédant le vote. Au-delà de la configuration du système électoral, des affiliations partisanes et de l’influence des acteurs médiatiques, les élections présidentielles sont en grande partie décidées en fonction des enjeux électoraux. La façon dont chaque candidat parvient à s’illustrer sur une question et à vendre sa position comme la meilleure pour les Américains est ainsi déterminante dans l’issue de l’élection. Traditionnellement , les questions de politique étrangère ne sont pas celles qui intéressent les Américains. Toutefois, entre 1945 et 1991, climat de guerre froide obligeant, le prisme de la sécurité nationale a souvent pris le dessus sur toute autre considération. Les débats sur la politique étrangère ont donc porté sur les moyens plutôt que sur les fins. L’objectif était de ne pas perdre de terrain face à l’Union soviétique. Par conséquent, jamais le consensus de la guerre froide n’a été remis en question avant les premiers signes d’une défaite au Vietnam. En effet, avant 1968, les candidats à la présidence acceptaient sans condition la doctrine de l’endiguement pour assurer la sécurité nationale. À moins d’un échec retentissant sur la scène internationale, comme le reportage télévisé de l’Offensive du Têt en 1968 ou la prise d’otages américains à l’ambassade de Téhéran en 1979, c’est sur le plan de la politique intérieure que les élections ont été férocement débattues, la politique étrangère apparaissant tout au plus en toile de fond. Depuis la fin de la guerre froide, les élections ont été gagnées en politique intérieure et les enjeux de politique étrangère ont été relégu és au second plan des campagnes présidentielles. Si les élections de l’après-guerre froide sont indicatrices d’une tendance et permettent un pronostic, il semble que, cette année encore, les questions de politique intérieure seront celles qui amèneront les Américains à aller aux urnes pour choisir leur nouveau président. Évidemment, la carte cachée, dans un monde post-11 septembre, demeure lequel des candidats parviendra à mieux se vendre comme garant de la sécurité nationale. David Grondin ...

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