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INTRODUCTION Armand M’Batika Université de Kinshasa et CIRADE (kanasan@videotron.ca) 1. Nous témoignons notre reconnaissance à madame Pauline Provencher qui a revu ce manuscrit avec diligence et en a assuré la coordination avec les auteurs. 2 Les réformes curriculaires [3.143.218.146] Project MUSE (2024-04-26 04:57 GMT) Introduction 3 Ce recueil intègre les contributions de chercheurs, enseignants et formateurs d’origine européenne ou canadienne. Quatre pays de la francophonie, soit la Belgique, la France, le Québec-Canada et la Suisse sont représentés sur différents aspects des réformes en éducation. Le partage d’une langue commune , le français, le questionnement autour d’un même paradigme, le socioconstructivisme, des axes de recherches conséquents et l’intérêt pour les réformes actuelles en éducation ont réuni ces experts de l’éducation issus d’horizons disciplinaires et théoriques différents. Parmi les sujets importants qu’ils ont abordés, un certain nombre est constitué des thèmes qui sont au cœur des recherches actuelles dans le monde de l’éducation. Nous pouvons mentionner la réforme des programmes , les questions épistémologiques et les modèles de connaissances, l’approche par compétences dans l’enseignement et le rôle des scientifiques dans l’élaboration des curricula, les liens entre la recherche et le renouveau des programmes, la dimension idéologique dans la mise en œuvre des réformes éducatives, etc. Mais quelles sont les diverses perspectives qui se dégagent de leurs réponses ? Le cumul des théories insuffisamment menées à terme qu’on reproche entre autres à certains nouveaux programmes trouve-t-il des fondements ? Quelles leçons faut-il tirer à partir des travaux et des pratiques effectués dans chacun des quatre pays par ces différents intervenants ? Les auteurs de certains textes considèrent la réforme des programmes scolaires comme fille des changements paradigmatiques. On sait que Kuhn (1983) a, entre autres mérites, celui de bien cerner la notion de paradigme, jugée utile dans l’analyse des sciences. Il affirme qu’un paradigme est constitu é d’un ensemble de découvertes scientifiques universellement reconnues qui, pendant un certain temps, fournissent à un groupe de chercheurs qui s’identifient à ces découvertes, des problèmes, des méthodes et des réponses partagés par cette communauté de chercheurs. Tout paradigme dominant s’inscrit profondément dans un environnement socioculturel. Il est porteur d’une conception de la science et d’une conception de la société. Les conditions de son remplacement supposent de grandes mutations sur les plans politique, économique et social. Le profond changement ne peut se réaliser grâce aux seules contributions de la science. Dans le contexte actuel des pays industriels représentés par les différents auteurs, le changement réalisé en éducation n’est pas banal. Selon Lessard et Tardif (2000), il touche la promotion de l’école publique, rehausse la culture et la professionnalisation de l’enseignement. Dans le secteur de l’éducation, secteur souvent conservateur, on assiste ainsi à la coexistence pacifique des paradigmes. 4 Les réformes curriculaires À certains moments historiques, un paradigme peut dominer les autres paradigmes. Ce qui explique que les courants théoriques, les concepts , les croyances, les valeurs et les techniques qui sont introduits par un paradigme peuvent passer d’une pensée à l’autre. Actuellement, nous constatons que, dans beaucoup de pays occidentaux, l’approche socioconstructiviste des compétences s’impose de plus en plus dans l’enseignement au primaire et au secondaire. Le statut de la connaissance est modifié. Il faut considérer le rôle de l’élève dans le processus d’apprentissage. L’élève s’appuie désormais sur une démarche individuelle – ses ressources d’ordre cognitif et affectif – et sur ses interactions sociales avec le milieu et les autres élèves. Également, le rôle de l’enseignant se transforme. De transmetteur de savoirs, il devient un guide qui accompagne l’élève dans la construction des connaissances. Dans une perspective de développement de compétences , l’enseignant est convié à œuvrer davantage en collaboration avec ses pairs, à partager l’expertise professionnelle et les responsabilités. Il est appelé aussi à réviser son rapport aux savoirs, les savoirs disciplinaires, les savoirs scolaires et les compétences à développer chez les élèves. Il doit s’inscrire dans la réflexivité, c’est-à-dire analyser ses...

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