Le plan de communication: Une approche pour agir en société

Étape 12

ÉTAPE ÉTAPE Dresser un dernier bilan Cette étape suscite parfois de l’incompréhension .Pourcertains,la« bataille »estgagnée,une fois la campagne terminée, et le reste de la démarchedemeureentrelesmainsdescitoyens, chez ceux et celles qui ont reçu l’information. Il s’agit, disent-ils, désormais de leur responsabilit é. Pour d’autres, les investissements en ressourceshumainesetmatériellesontétésiexigeantsquel ’énergiepourévaluerletravailn’est simplement plus là. Ils ont réussi à se dégager pour lutter sur cette cause pendant un certain temps, mais la réalité des autres dossiers refait rapidementsurface.Cetétatd’esprittrouveson origine dans le sentiment d’avoir rempli son devoir moral, soit informer la population. 12 176 Le plan de communication Ces réactions, si elles se comprennent aisément, ne peuvent se justifier, car le demandeur a le droit de connaître l’impact de la campagne réalisée. Ces réactions ne se légitiment pas non plus à l’égard d’un interlocuteur puisque nous avons l’obligation de mesurer le potentiel d’émancipation qui lui a réellement été offert. Ainsi, il est essentiel de savoir si la modification comportementale s’est effectuée selon le programme initialement prévu et si ces personnes ont été adéquatement accompagnées dans cette démarche. Quant au communicateur, ce moment de retour sur le travail accompli est essentiel, car il apprendra énormément aussi bien de ses réussites que de ses échecs. En fait, les risques de mésentente sur l’importance de cette étape se posent dès le début du plan de communication. Dans la première partie de cet ouvrage, nous avons tenté de mettre en perspective l’impact du plan de communication, afin d’éviter de telles méprises. Les décideurs qui comprennent que la proposition comportementale doit s’inscrire dans le temps voudront savoir où ils sont rendus ; ils veulent connaître le degré de difficulté rencontré, et faire progresser le modèle comportemental suggéré. Sinon, la lecture scientifique laisse place à la lecture naïve. Ce dernier bilan, comme nous l’avons précisé à l’étape 8, vise l’évaluation de la globalité du geste communicationnel. Le communicateur cherche à connaître le degré d’atteinte des variables dépendantes, soit l’impact de la campagne. Dans le même esprit, il faut aussi connaître l’efficacit é de chacun des moyens utilisés pour la mener à bien (variables indépendantes ). La connaissance, ainsi que le contrôle des variables à évaluer, permet au professionnel d’effectuer une enquête formaliste à cet égard. La prospective des nouvelles variables est terminée et les variables à questionner sont celles qui proviennent de notre propre travail. Dans un tel contexte, l’usage d’un questionnaire classique se justifie pleinement. À travers ce regard sur les variables dépendantes, le communicateur tente de cerner où en est rendue la population dans sa marche vers une forme d’émancipation, qui en fait justifie toute la campagne de communication. La validation des stratégies est fort précieuse pour le communicateur ; en effet, avec les années, ce genre de rétroaction construit une réputation obtenue sur le terrain, elle produit de la « compétence ». Si l’on a utilisé le groupe de discussion, il est intéressant de trianguler les modalités de l’évaluation finale et d’y greffer des entretiens semi-dirigés auprès de gens qui ont joué un rôle plus opérationnel dans la campagne, voire dans le plan de communication. Le communicateur doit toutefois bien préciser l’objectif de son bilan. Comme toujours, l’exactitude de l’évaluation finale, ce qui constitue le dernier bilan, est reliée à de nombreuses décisions antérieures. Les fronti ères ne peuvent différer de celles établies dès les premiers instants du plan de communication, à la toute première étape. Ainsi, une campagne Étape 12 177 de santé publique qui emprunte le cheminement classique des cinq stratégies (Caron-Bouchard et Renaud, 2002), à savoir l’organisation communautaire, l’action politique, l’éducation sanitaire, le développement comme le changement organisationnel et la communication (médiatique), comprendra TABLEAU 35 L’entrevue L’entrevue A) Feuille d’identification de l’interviewer – Nom, date et heure ainsi que le nom de la personne rencontrée et en quel lieu. B) Directives du sondeur à l’égard du questionnaire – Avoir une tenue acceptable pour tous. – Aviser à l...