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C H A P I T R E 8 8 8 8 8 Interventions précoces dans les cas de psychose Marc Laporta, M.D. McGill University 196 Manuel de réadaptation psychiatrique RÉSUMÉ Certains troubles psychotiques, notamment la schizophrénie, sont associés à des déficits qui se traduisent par une détérioration dans plusieurs sphères du fonctionnement humain, social, psychologique et spirituel. Tous les efforts déployés en phase précoce visent à détecter rapidement les signes de ces troubles afin d’offrir des soins permettant de ralentir, voire de prévenir , les déficits et la détérioration. Ils visent à enclencher une réadaptation et à renverser l’isolement et la marginalisation qui caractérisent souvent la vie de personnes atteintes d’une maladie mentale grave. Le processus de la détérioration semble s’engager par plusieurs voies et inclure plusieurs facteurs. Certains de ces facteurs sont liés à la pathophysiologie de la maladie alors que d’autres sont plus fluides et peuvent être accessibles lors de l’intervention, surtout aux premiers stades de la psychose. Plusieurs de ces facteurs seront analysés dans ce chapitre. Les symptômes psychotiques constituent une cible essentielle, mais non exclusive, des interventions précoces. Aussi, les interventions pharmacologiques , qui sont au cœur du traitement et de la prévention des symptômes psychotiques, comprennent des limites importantes. Ce chapitre présente une description d’interventions psychosociales efficaces, qui incluent les interventions de réadaptation, visant à améliorer la qualité de vie de la personne en phase précoce de la psychose. ABSTRACT Psychotic disorders, especially schizophrenia, are associated with highly consequential cognitive, psychological, spiritual, and social impairments. Many efforts have been geared at slowing or preventing deterioration and deficit, and at the rehabilitation of individuals suffering from them. Early interventions may permit more effective prevention. The process of deterioration seems to enlist many pathways and include multiple factors. Somes of these factors are linked to the pathophysiology of the psychotic illness whereas others are more fluid contributors and may be more accessible to intervention, especially early in the course of the illness. Clearly, psychotic symptoms constitute a primary focus for interventions , but have important caveats. Effective evidence-based psychosocial interventions aimed at preventing psychosis have been developed which are described briefly in this chapter. Preventing psychotic relapse is an important focus of rehabilitative interventions. [3.144.187.103] Project MUSE (2024-04-24 04:04 GMT) Interventions précoces dans les cas de psychose 197 Depuis vingt ans, l’intérêt pour l’amélioration des résultats associés à la schizophrénie a suscité un appel à la détection précoce des nouveaux cas de personnes souffrant de troubles psychotiques et au traitement rapide de ces clients. Ces approches visaient à prévenir la détérioration qui peut se produire dans les premières années qui suivent l’apparition de la maladie (Falloon, 1992 ; Birchwood et Macmillan, 1993). Ce chapitre traite des interventions précoces dans les cas de troubles psychotiques. 1. LE CONTEXTE 1.1. La définition de la psychose L’importance de la psychose réside dans sa prégnance clinique et sa nature perturbatrice, ainsi que dans ses multiples manifestations cliniques. Les symptômes psychotiques sont relativement faciles à reconnaître ; c’est en termes phénoménologiques qu’ils se comprennent le mieux, bien que ces symptômes ne soient ni spécifiques ni pathognomoniques et qu’ils ne renvoient pas à une étiologie en particulier. Les expériences psychotiques comprennent principalement les hallucinations et les idées délirantes, mais elles peuvent aussi se traduire par une pensée désorganisée ou un comportement bizarre. Les hallucinations sont des perturbations de la perception par lesquelles la personne voit, entend, sent, goûte ou touche des choses en l’absence d’un stimulus extérieur. Par exemple, une personne souffrant d’hallucinations auditives entend des voix alors que personne ne parle. Ces expériences ne peuvent être objectivées par autrui. Les hallucinations les plus courantes chez les personnes atteintes de schizophrénie sont : l’impression que ses propres pensées sont audibles, l’impression d’entendre une discussion ou une conversation entre deux ou plusieurs personnes, et les voix hallucinatoires qui commentent les actions du client. Les idées délirantes sont des perturbations par lesquelles des pensées viennent à l’esprit du client sous une forme fragmentée, étrange, bizarre, voire tout à fait inhabituelle compte...

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