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Synthèse 3_Un regard sur les concepts
- Presses de l'Université du Québec
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S Y N T H È S E 3 Un regard sur les concepts… Claudia Gagnon Université de Sherbrooke claudia.gagnon@usherbrooke.ca 250 Collaborer pour apprendre et faire apprendre [18.222.205.211] Project MUSE (2024-04-17 09:43 GMT) Synthèse 3 – Un regard sur les concepts 251 Dans cette section, les auteurs abordent l’implantation en classe et l’impact de dispositifs favorisant la collaboration soutenue par les TIC. Pour Viens, Rioux, Breuleux et Bordeleau (chapitre 8), la collaboration renvoie à la construction collective de sens ou à l’engagement mutuel des participants à coordonner leurs efforts afin de résoudre ensemble un problème, tandis que la coopération suppose la division du travail entre les participants. La collaboration est l’une des quatre balises d’une activité pédagogique de nature socioconstructiviste : « l’enseignant devient un collaborateur plutôt qu’un expert [… son rôle] est donc d’accompagner les apprenants dans cette prise d’autonomie en responsabilisant les équipes » (p. 166). Ces auteurs ont par ailleurs introduit le concept de maïeutique électronique, qui correspond à la coconstruction des connaissances ou à la collaboration à travers un processus d’interactions médiatisées. La maïeutique électronique se caractérise par le degré d’autonomie accordé aux apprenants, par l’engagement mutuel des participants pour résoudre ensemble le problème, par l’ancrage dans une activité significative et authentique, de même que par les habiletés métacognitives auxquelles elle fait appel. Dans le cadre de l’implantation de l’apprentissage collaboratif en salle de classe, les auteurs ont présenté trois cas d’enseignantes qui ont participé à un projet de maïeutique électronique avec leurs élèves. Les élèves et les enseignants issus d’écoles diff érentes et engagés dans la coconstruction de connaissances ont alors formé des communautés d’apprentissage réseautées. Viens, Rioux, Breuleux et Bordeleau soulignent également que la participation des enseignants à une communauté de pratique réunissant des praticiens aux expériences variées permet de les sortir de leur isolement et de les faire profiter d’interacti ns sociocognitives qui peuvent conduire à une pratique réflexive. Nault et Nault (chapitre 9) ont, quant à elles, introduit le concept de communauté de soutien virtuelle permettant d’apporter un soutien moral et professionnel aux enseignants novices et favorisant le développement d’une culture de collégialité qui conduit à la collaboration entre ceux-ci. S’appuyant sur Benoît (1999)1, les auteures conçoivent «la communauté virtuelle comme un générique signifiant le regroupement d’individus dans le cyberespace pour exercer une activité donnée» (p. 195). La conférence électronique qui soutient la communauté virtuelle d’enseignants favorise la collaboration et brise l’isolement professionnel et l’insécurité. Suivant Dillenbourg (2001), les auteures entendent par collaboration «un travail partag é basé sur la communication interpersonnelle » (p. 195). Reprenant les idées de Savoie-Zacj et Dionne (2001) et de Little (1990), Nault et Nault 1. Rappelons que les références mentionnées dans ces textes de synthèse se retrouvent dans le chapitre dont il est alors question. 252 Collaborer pour apprendre et faire apprendre indiquent que le concept de collégialité regroupe quant à lui toutes les formes d’interactions entre les collègues et peut prendre quatre formes distribu ées sur un continuum variant de l’indépendance à l’interdépendance entre les enseignants : le partage d’anecdotes et la recherche d’idées, l’aide et l’assistance, le partage et le travail en collaboration. La troisième forme de collégialité rappelle l’idée de partage pédagogique introduite par Bourdeau, Minier et Brassard dans la première section de cet ouvrage, en ce sens qu’elle « se situe au niveau de l’échange de matériel, d’idées, d’opinions et de stratégies d’enseignement-apprentissage entre les enseignants» (p. 196). Le travail en collaboration repose plutôt sur la responsabilité partag ée du travail enseignant ou l’engagement de la part des enseignants dans des activités communes. Par ailleurs, Nault et Nault ont également souligné l’importance d’instaurer, dès l’entrée dans la profession, une culture collaborative, qui est basée sur le dialogue et le partage de situations réelles de classe. Dans la même lignée, Aubé et David (chapitre 10) ont explicité la contribution originale et incontournable des TIC, dans l’atteinte des objectifs d’un projet d’insertion d’él...