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S Y N T H È S E 1 Un regard sur les concepts Claudia Gagnon Université de Sherbrooke claudia.gagnon@usherbrooke.ca 76 Collaborer pour apprendre et faire apprendre [18.216.186.164] Project MUSE (2024-04-26 09:35 GMT) Synthèse 1 – Un regard sur les concepts 77 Dans cette première section, l’apprentissage par les pairs, soutenu par les TIC, est traité sous l’angle du rôle de l’enseignant et des sciences cognitives, et permet d’aborder le concept de collaboration de différentes façons. Sans spécifiquement définir les concepts de collaboration et d’apprentissage collaboratif, Bourdeau, Minier et Brassard (chapitre 1) traitent de la collaboration entre professeurs dans un contexte de téléapprentissage universitaire , en utilisant le concept de partage plutôt que celui de collaboration , le partage « étant une composante principale de l’apprentissage collaboratif » (Salomon, 1993, p. 5). Elles ont ainsi introduit le terme de «partage pédagogique », qu’elles définissent comme le partage d’objets pédagogiques (idées, activités d’apprentissage, activités d’évaluation, matériels, etc.) entre des personnes de différentes institutions, que ce soit entre spécialistes ou dans le cadre d’un mentorat entre expert et novice. Le scénario constitue le mécanisme de partage, la scénarisation la structure, et le partage de scénarios soutenu par un réseau télématique une manifestation de téléapprentissage. Aussi, le partage entre professeurs des connaissances et de l’intervention pédagogiques comme pratique pédagogique collaborative peut favoriser, selon ces auteures, l’émergence d’une communauté de pratique , «où chacun profite de l’expérience pédagogique de l’autre pour interroger , échanger et, éventuellement, renouveler ses propres pratiques » (p. 25). Du point de vue des étudiants, les auteures s’appuient sur Salomon (1991, 1993) et indiquent que l’apprentissage collaboratif est favorisé, car ceux-ci sont invités à partager, à réaliser conjointement des productions et à mettre en place des interdépendances positives. Alors que Bourdeau, Minier et Brassard ont largement traité du partage comme étant au cœur du concept de collaboration, Henri et Basque (chapitre 2) ont, quant à elles, abordé le concept de collaboration en exposant un modèle fonctionnel de collaboration en situation d’apprentissage et en décrivant des espaces et des ressources pour collaborer. En s’appuyant sur la définition de l’apprentissage collaboratif de Henri et Lundgren-Cayrol (2001), définition qui reconnaît le caractère individuel1 et la démarche du groupe2, les auteures ont proposé trois composantes de la collaboration : l’engagement envers le groupe, la communication et la coordination, ces 1. «L’apprentissage collaboratif est une démarche active par laquelle l’apprenant travaille à la construction de ses connaissances» (Henri et Lundgren-Cayrol, 2001, dans Henri et Basque, p. 33). 2. «[…] le groupe […] participe comme source d’information, comme agent de motivation, comme moyen d’entraide et de soutien mutuel et comme lieu privilégié d’interaction pour la construction collective des connaissances» (Henri et Lundgren-Cayrol, 2001, dans Henri et Basque, p. 33). 78 Collaborer pour apprendre et faire apprendre deux dernières constituant également deux pierres angulaires de la collaboration pour Bourdeau, Minier et Brassard. L’engagement envers le groupe concerne la contribution cognitive et sociale de tous les membres du groupe et la mobilisation des efforts pour réaliser les tâches et atteindre un but commun. Il comporte trois variables : l’appartenance, la cohésion et la productivité du groupe. La communication est vue sous l’angle cognitif et rappelle l’idée de partage de Bourdeau, Minier et Brassard, car elle se rapporte au processus qui amène l’apprenant à exprimer des idées dans le but de les partager avec le groupe, à faire des liens entre les idées exprimées pour permettre l’émergence de nouvelles idées et à structurer les idées pour faire du sens et construire des connaissances. La coordination a trait à la gestion des activités, des personnes et des ressources pour atteindre le but. Elle comporte trois variables à contrôler par l’enseignant ou par les apprenants : la tâche, la constitution et la composition du groupe, de même que l’animation. Pour Henri et Basque, la collaboration a trait à la construction collective des connaissances : « c’est travailler ensemble et s’entraider pour que chacun atteigne le but que le groupe s’est fixé en négociation et en tenant compte...

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