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© 2003 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.uquebec.ca Tiré de : Reconnaissance et citoyenneté, Jean-Marc Larouche (dir.), ISBN 2-7605-1219-3 ÉTHIQUE ET POLITIQUE DE LA RECONNAISSANCE Approchesetenjeux JEAN-MARC LAROUCHE Université du Québec à Montréal RÉSENTATION P © 2003 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.uquebec.ca Tiré de : Reconnaissance et citoyenneté, Jean-Marc Larouche (dir.), ISBN 2-7605-1219-3 [52.91.84.219] Project MUSE (2024-03-29 00:32 GMT) © 2003 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.uquebec.ca Tiré de : Reconnaissance et citoyenneté, Jean-Marc Larouche (dir.), ISBN 2-7605-1219-3 A u cours des dernières années, les thèmes de la reconnaissance et de la citoyenneté ont largement été réactivés dans la pensée éthique et politique contemporaine par les débats et enjeux liés au multiculturalisme et aux droits des minorités nationales ou culturelles dans les sociétés libérales. Depuis Multiculturalisme. Différence et démocratie de Charles Taylor (1994) jusqu’à la Citoyenneté multiculturelle de Will Kymlicka (2001) en passant par L’intégration républicaine de Jürgen Habermas (1998) et par La question de l’État européen de Jean-Marc Ferry (2000), la question de la reconnaissance a ainsi été principalement couplée à celle de l’identité politique en une « politique de la reconnaissance » et, par conséquent, à celle de la citoyenneté. À propos de cette dernière – la citoyenneté –, philosophes, sociologues et politologues n’hésitent plus, par ailleurs, à en appeler au renouvellement du concept tant le contexte, les enjeux et les pratiques mêmes du vivre ensemble sont entrés dans une phase de profondes mutations (Boisvert et al., 2000 ; Schnapper, 2000 ; Shafir, 1998) : transformations de l’État, mondialisation, émergence de nouveaux mouvements sociaux et de minorités identitaires se rapportant à une stigmatisation raciale, sexuelle, religieuse ou, encore, à une expérience commune de « blessure morale » (Honneth, 2000). En ce dernier cas, le thème de la reconnaissance croise celui de la citoyenneté au carrefour de l’identité morale des personnes, de ce que l’on peut nommer avec Jean-Marc Ferry la catégorie des « droits moraux ». En effet, de nombreuses demandes de reconnaissance puisant à diverses formes vécues de mépris social soulèvent la question essentielle de ces droits en sus de la trilogie classique des droits, civils, politiques et sociaux. Se profile alors, comme le signale Emmanuel Renault dans un ouvrage des plus pertinents pour notre propos, une « éthique de la reconnaissance qui permet à la fois de formuler des normes de justice plus larges et plus opératoires que celles 4 Reconnaissance et citoyenneté© 2003 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.uquebec.ca Tiré de : Reconnaissance et citoyenneté, Jean-Marc Larouche (dir.), ISBN 2-7605-1219-3 de la traditionnelle justice distributive, et d’intégrer la question du respect des différents niveaux de l’identité (identité personnelle, professionnelle, culturelle) dans une théorie indissociablement morale et politique : [où] la politisation des exigences morales se substitue à la dépolitisation morale de la politique » (Renault, 2000). Ainsi, le chassé-croisé des thèmes de la reconnaissance et de la citoyenneté avec celui de l’identité invite à réfléchir à nouveaux frais aux multiples liens, tensions et enjeux de l’éthique et du politique dans les sociétés contemporaines. C’est à ce chassé-croisé et aux réflexions qu’il suscite sur l’axe éthico-politique que les textes de cet ouvrage sont consacr és. Les uns ont une visée de consolidation théorique, les autres une visée heuristique par la mise à l’épreuve des catégories de la reconnaissance et de la citoyenneté sur des situations des plus actuelles. Pour les premiers (visée de consolidation théorique), on peut distinguer deux sousensembles . D’abord, trois textes qui ont en commun de partir d’une réflexion davantage ancrée dans les théories éthiques de la reconnaissance pour...