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© 2002 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.uquebec.ca Tiré de : Développement local, économie sociale et démocratie, M. Tremblay, P.-A. Tremblay et S. Tremblay (dir.), ISBN 2-7605-1182-0 C H A P I T R E 1 2 ÉVALUER L’ÉCONOMIE SOCIALE L’importance de s’interroger sur ses fondements 1 Pierre-André Tremblay Collectif-IDÉES-UQAC Département des sciences humaines Université du Québec à Chicoutimi The importance of liberalism is [...] that for the first time the arts of government were systematically linked to the practice of freedom. 1 N. Rose, Powers of Freedom, C.U.P., 1999, p. 68 Quiconque s’intéresse à l’économie sociale ne peut qu’être frappé de l’importance de la question de l’évaluation. Ses modalités, ses limites, voire la nécessité même de procéder à une évaluation sont des sujets qui soulèvent des passions. Cela tient en partie à sa nouveauté : si l’évaluation est ancienne dans le secteur des politiques sociales, elle l’est beaucoup moins dans celui des initiatives communautaires et dans les actions provenant de la « société civile», qui sont des champs d’activité ayant d’autres objectifs et d’autres contraintes que les entreprises 1. Texte modifié d’une communication présentée au séminaire « Université de la vie associative » organisé par le Groupe de recherche sur les initiatives locales, Universit é de Saint-Étienne, IUT de Roanne le 10 mai 2001. Je remercie Jacques Poisat, Daniel Goujon et Éric Dacheux de leur invitation, ainsi que les participants et participantes à ce séminaire, de même que Denis Martel, de l’IRECUS (Université de Sherbrooke), Louis Favreau (UQAH), Marielle Tremblay et Suzanne Tremblay pour leurs commentaires sur une version antérieure. Malheureusement, malgré tous mes efforts, je porte seul la responsabilité de ce qui est dit dans ce texte. 238 Développement local, économie sociale et démocratie© 2002 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.uquebec.ca Tiré de : Développement local, économie sociale et démocratie, M. Tremblay, P.-A. Tremblay et S. Tremblay (dir.), ISBN 2-7605-1182-0 privées ou les organisations publiques. En conséquence, les critères de leur évaluation doivent être différents. Nous en sommes à chercher et à définir le cadre à l’intérieur duquel il conviendra de les chercher. C’est là que les difficultés commencent. C’est pourquoi il serait prétentieux de suggérer des trucs ou des recettes miracles pour évaluer les actions se rattachant à l’économie sociale. Je ne crois pas qu’il y ait une façon unique et universelle de procéder. Le but de ce texte est donc conforme à mon rôle (ou à mes manies) d’intellectuel: puisque je n’ai pas vraiment de réponse à donner , je vais tenter de reformuler la question, non dans l’intention de critiquer pour le plaisir, mais dans celle de contribuer à l’avancement d’une question importante pour la démocratie et pour le soulagement de la misère sociale. C’est en effet l’une des contributions les plus marquantes du Chantier de l’économie sociale que d’avoir ouvert à la discussion collective l’enjeu des fondements de l’activité économique, c’est-à-dire de l’adéquation entre ses finalités et ses moyens. Je le ferai d’abord en considérant le contexte de l’évaluation tel qu’il se manifeste actuellement au Québec et je tracerai très rapidement le portrait de l’histoire et des politiques qui encadrent l’économie sociale. La section suivante s’attachera à ce qui est sans doute en ce moment la réflexion la plus avancée sur l’évaluation, celle que propose le Chantier de l’économie sociale et qui se heurte, elle aussi, à des limites qu’il faudra dépasser si l’on veut améliorer les choses. Je tenterai dans cette section d’indiquer quelle est la cause fondamentale des difficultés qu’elle rencontre et je soutiendrai l’idée qu’elle se trouve dans la définition qui est proposée des acteurs et dans celle du champ légitime de leurs activit és. La conclusion résumera le tout. 1. LE PROBL...

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