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C H A C H A P I T R E 8 L’alternance dans un programme de formation en pâtes et papier Une vision systémique Lorraine Savoie-Zajc et André Dolbec Université du Québec à Hull (lorraine_savoie@uqah.uquebec.ca) (andre_dolbec@uqah.uquebec.ca) RÉSUMÉ Ce chapitre décrit les dynamiques sous-jacentes à la mise en place de partenariats entre les centres de formation professionnelle et les usines de pâtes et papier dans la planification et la dispensation du nouveau diplôme d’études professionnelles (DEP) en pâtes et papier. Ce DEP recourt à l’alternance travail- études comme stratégie de formation. L’interactionnisme symbolique fournit le cadre conceptuel de cette étude et les quatre dimensions de l’alternance partenariale décrites par Fonteneau (1993) ont guidé l’organisation des données. Les perspectives des acteurs centraux à l’alternance, soit celles des élèves, des formateurs des centres de formation professionnelle et des formateurs en usine sont mises en parallèle, permettant de faire ressortir aussi bien les mérites d’une telle structure de formation que les défis rencontrés. [3.22.61.246] Project MUSE (2024-04-26 11:09 GMT) L’alternance dans un programme de formation en pâtes et papier 219 Le présent chapitre illustre comment s’est effectuée l’implantation de la formation en alternance dans le cadre d’études professionnelles de niveau secondaire menées par des élèves québécois en vue d’obtenir un diplôme d’études professionnelles (DEP) en pâtes et papier. En effet, bien que les usines de ce secteur aient participé jusqu’en 1998 à la formation des élèves en les accueillant pour un stage qui comptait pour 5 % à 10% de leur temps de formation, le nouveau programme adopté en 1998 exige que les élèves passent dorénavant plus de 30 % de leur temps de formation en usine. Ce changement important a été apporté à la suite de demandes répétées du milieu du travail qui souhaitait une formation plus pratique pour les futurs ouvriers papetiers. Dans ce contexte, il devenait nécessaire de s’intéresser à la mise en place des partenariats de formation entre les centres de formation professionnelle et les usines de pâtes et papier, industrie importante dans l’économie québécoise. Le contexte de la formation professionnelle dans ce secteur d’activité est d’ailleurs assez récent puisque, avant 1985, la formation des ouvriers papetiers se faisait sur le tas, en milieu de travail, après l’embauche. 1. CADRE CONCEPTUEL L’alternance travail-études (ATE) peut être conceptualisée comme une strat égie de formation et d’apprentissage au métier qui requiert, de la part des acteurs sociaux concernés, une attention soutenue à la nature des interactions et des interrelations qui se développent entre deux cultures : celle de l’école et celle de l’entreprise. La réalité de l’alternance pourrait aussi être qualifiée de complexe, car les acteurs doivent élaborer de nouvelles strat égies pour mettre en place des mécanismes de soutien cohérents et facilitateurs pour l’atteinte des objectifs du projet. Ces stratégies seront évidemment diverses selon qu’il s’agit de l’élève, du formateur du centre de formation professionnelle ou de celui de l’entreprise, les objectifs poursuivis par chacun étant variables. Le courant théorique de l’interactionnisme symbolique est utile pour tenter de qualifier la nature des stratégies et les objectifs des acteurs. En effet, l’interactionnisme symbolique (Blumer, 1969 ; Mead, 1934) permet de caractériser la dynamique sous-jacente aux relations entre les individus ainsi que les processus par lesquels chacun attribue un sens à sa réalité. Trois postulats fondamentaux caractérisent un tel courant théorique: les êtres humains interagissent avec leur environnement et lui donnent un sens, le sens est construit au cours des diverses interactions sociales et l’être humain est un être actif. Ce dernier se définit grâce aux interactions qu’il 220 La formation en alternance établit avec les autres et grâce à sa manipulation d’un univers d’« objets » (d’où l’usage du mot symbolique) constitué par l’ensemble des signes et des réponses apportées. Le sens que l’individu attribue à son univers est alors perçu comme étant socialement construit et en constante transformation. Si cela est possible, selon Blumer (1969), c’est que la personne est capable...

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