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Introduction : comme autant de modèles de pratique...
- Presses de l'Université du Québec
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COMME AUTANT DE MODÈLES DE PRATIQUE… Lorsqu’il est question de créativité, nous sommes tous offusqués par le moment original de création, au cours duquel la nouveauté vient au monde, et nous oublions que cet acte est préparé par un gigantesque travail de répétition, de conservation et de transmission des acquis, et – pourquoi le cacher? – de tradition. Sergio Kokis1 1. S. Kokis (2000). «Créativité et répétition dans la pensée humaine», dans J. de la Noüe, La création artistique à l’Université, Québec, Éditions Nota Bene, p. 31-39. I N T R O D U C T I O N 2 Des campagnes de communication réussies Depuis plus de cinquante ans maintenant, au Canada, les professionnels des relations publiques ont structuré les conditions de leur pratique en se donnant associations, règles, code de déontologie2 , programmes de formation et de certification3 . La Société canadienne des relations publiques (SCRP), qui a été fondée en 1948 à Montréal, regroupait en décembre 2002 plus de 1540 membres dans 18 chapitres régionaux. La Société des relationnistes du Québec (SRQ) est née, quant à elle, en 19844 de la fusion du chapitre québécois de la SCRP et de l’Association des relationnistes du Québec (ARQ). Elle comptait au 1er avril 2002, plus de 600 membres, toutes catégories confondues: membres agréés, membres réguliers, jeunes relationnistes et membres étudiants. La première décennie de l’existence de la SCRP, de 1950 à 1960, a été décrite en détail (Johansen, 2001) retraçant ainsi les premiers jalons de la professionnalisation des relations publiques au Québec et au Canada. La SCRP crée, en 1962, les prix d’excellence et, en 1969, elle met en place une procédure d’agrément à la profession. Ce sont là deux indices d’une professionnalisation croissante5 qui ont le grand avantage pour le chercheur en communication de laisser des traces concrètes: les dossiers de candidature. Ainsi, depuis plus d’une quarantaine d’années, les dossiers de présentation aux divers prix d’excellence et les études de cas des candidats à l’agrément ont été conservés, pour une majorité, dans un fonds spécial à la bibliothèque du Mount Royal College de Calgary6 . Même incomplète, cette collection forme un corpus très intéressant pour les praticiens et les chercheurs en relations publiques et en communication. Elle constitue un ensemble relativement homogène 2. Ces différents codes peuvent être consultés sur Internet. Celui de l’«International Public Relation Association » (IPRA), le Code d’Athènes, http://www.ipra.org, proposé par le Français Lucien Matrat, adopté en mai 1965, modifié en avril 1968, le code de déontologie de la Société canadienne des relations publiques (SCRP) http://www.cprs.ca/françaismembership/f_membership_code.htm, et celui de la Société des relationnistes du Québec (SRQ) http://ww.srq.qc.ca. 3. Selon M. Pieczka (2000). «Objectives and Evaluation in Public Relations Work: What Do They Tell Us About Expertise and Professionalism?», Journal of PublicRelations Research, 12(3), p. 211-233. 4. Voir le site de la SRQ : http://www.srq.qc.ca/?s=historique#RTFToC2, consulté en décembre 2002. 5. Voir, par analogie, l’étude de la professionnalisation des métiers des relations publiques et de la communication en France par J. Walter (1995). Directeur de communication, les avatars d’un modèle professionnel, Paris, L’Harmattan. 6. Adresse web de la collection: http://library.mtroyal.ca/cprs/. [3.88.60.5] Project MUSE (2024-03-28 16:02 GMT) Introduction 3 de documents produits pour une même fin : l’obtention de la reconnaissance formelle par les pairs. Si ces dossiers servent, à l’occasion, d’inspiration pour planifier des campagnes de communication, ils restent la majeure partie du temps confinés aux rayons de la bibliothèque. Il y a plusieurs façons de voir ce corpus original7 . D’abord comme un ensemble de «produits » d’organisations ; en ce sens, ils permettent de mieux comprendre ces dernières et plus particulièrement de comprendre la façon dont elles communiquent à l’interne ou à l’externe. Ensuite, ces documents peuvent être vus comme autant de normes, de campagnes de communication exemplaires, choisies par les pairs, et, en tant que telles, tous ces dossiers illustrent l’évolution des défis que doivent...