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PRÉFACE Yvan Comeau, Louis Favreau, Benoît Lévesque et Marguerite Mendell sont quatre chercheurs qui n'ont pas eu peur de s'engager activement avec les acteurs et les actrices terrain, et cela, depuis fort longtemps. Tant comme professeurs que comme chercheurs, ils ont côtoyé des gens travaillant quotidiennement à la recherche de solutions à l'exclusion économique et sociale et au mal-développement de nos collectivités locales. Au fil des ans et à travers de multiples études, ils ont approfondi leurs connaissances de nos pratiques ; réalisé des travaux portant sur des expériences précises, mais aussi sur les grandes tendances émergeant des initiatives du terrain. Ils n'ont pas hésité à partager leurs résultats et leurs analyses avec nous ; à écouter et à intégrer nos propres analyses et questionnements. Le livre Emploi, économie sociale et développement local: les nouvelles filières, fait le point, à un moment opportun dans l'histoire du développement local au Québec, sur l'état actuel des travaux et propose des questionnements fort pertinents pour l'avenir. Ce livre sera bien sûr d'une grande utilité pour les lecteurs et lectrices des milieux universitaires. Aux étudiants et étudiantes qui désirent mieux comprendre les multiples facettes et réalités du développement local, de l'économie sociale et de l'insertion, les auteurs proposent un livre qui permet d'avoir un portrait large et à jour. Pour les chercheurs et chercheuses viii Emploi, économie sociale et développement local du Québec et d'ailleurs, intéressés par ces thèmes, il s'agit là d'un document à la fois factuel et analytique permettant sans nul doute d'enrichir les connaissances. Mais au-delà des lieux d'étude et de recherche, je crois que ce livre vaut la peine d'être diffusé plus largement auprès des gens terrain, des personnes responsables des politiques publiques et de tout autre partenaire dans le développement socio-économique du Québec, et cela, pour plusieurs bonnes raisons. Premièrement, ce livre nous permet de prendre un certain recul, un recul souhaitable et même nécessaire. Depuis près de vingt ans, je partage, avec des milliers de femmes et d'hommes au Québec, une pratique de travail terrain dont le but premier est de créer des lieux de convergence entre le développement économique et le développement social. De nos débuts en 1983 dans le quartier Pointe-Saint-Charles, où je faisais partie d'un groupe à l'origine d'une démarche qui a mené à la création de la première corporation de développement économique communautaire (CDEC), à la mise sur pied du Chantier de l'économie sociale, qui nous a permis d'établir des liens plus formels entre une foule de réseaux qui partageaient et partagent toujours cette volonté d'une économie plus sociale et plus solidaire, nous avons vécu des expériences inoubliables. Souvent, sans plan à long terme et sans analyse approfondie, nous avons tenté, osé des choses ; nous avons essuyé des échecs, bien sûr, mais nous avons aussi réalisé des « bons coups » qui ont ouvert d'autres portes, d'autres chemins. En traçant le développement de ces initiatives au cours des vingt derni ères années, les auteurs nous permettent de faire l'essentiel lien entre toutes ces expériences qui apparaissent, à première vue, différentes et dispersées. Ce faisant, ils nous permettent également de réaliser que nos actions, qui se situent pour la plupart au niveau local, font partie d'un ensemble, d'un mouvement plus large. Ils nous permettent également de constater que les questions que nous nous posons régulièrement dans le cadre de nos pratiques se posent aussi ailleurs et, surtout, qu'elles se posent d'une manière plus globale. Ils nous indiquent également tout le chemin parcouru depuis une quinzaine d'années par les acteurs locaux déterminés à rendre notre économie plus sociale. Les auteurs mettent aussi en lumière une dimension très importante, mais souvent très négligée dans les études ou analyses portant sur le développement local et l'économie sociale. Il s'agit de l'enjeu du financement et de son rapport étroit avec les objectifs de développement. J'en parle en connaissance de cause ; durant les quinze dernières années, j'ai participé à [3.145.42.94] Project MUSE (2024-04-26...

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