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© 2001 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.uquebec.ca Tiré de : Géographie et société, Suzanne Laurin, Juan-Luis Klein et Carole Tardif (dir.), ISBN 2-7605-1090-5 Commentaire L’EFFET SIG SUR LA PROFESSION GÉOGRAPHIQUE Anne Gilbert* Université d’Ottawa LE PARADOXE DES SIG Les systèmes d’information géographique (SIG) ont définitivement pris leur envol, dans la foulée des nouvelles technologies. Les géographes s’en réjouissent, enthousiasmés par le développement spectaculaire des capacit és d’analyse des espaces locaux et régionaux, des mondes urbains qu’ils permettent. Les SIG donneraient à la géographie une plus grande portée scientifique, dans une ère où les transformations rapides de notr e environnement naturel et social exigent qu’elle utilise les outils les plus performants. Ils lui donneraient une plus grande portée sociale, de par le recentrage qu’ils offrent sur une information géographique devenue stratégique pour les or ganisations. Ce faisant, les SIG permettraient à la géographie de se hausser parmi les disciplines pr ofessionnelles, confirmant ainsi son statut dans la société. * agilbert@uottawa.ca 222 Géographie et société© 2001 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.uquebec.ca Tiré de : Géographie et société, Suzanne Laurin, Juan-Luis Klein et Carole Tardif (dir.), ISBN 2-7605-1090-5 Sans vouloir jouer les tr ouble-fête, permettez-moi d’exprimer cer taines réserves quant à l’ef fet SIG sur la pr ofession géographique. Non pas à titre de spécialiste des SIG – ce que je ne suis certes pas – mais plutôt à la lumière d’un projet dans lequel je suis engagée avec d’autr es géographes de l’Université d’Ottawa1 : celui de L’Atlas de l’Outaouais, qui s’appuie sur des collaborations entr e l’université, le collège et des or ganismes du milieu qui exploitent des bases de données géoréfér encées2, pour produire une cartographie thématique du territoir e régional. Je tire de cette expérience un pr emier constat relatif à la question du rapport entre technologies, géographie et société : les SIG sont très lents à s’imposer sur la scène de l’Outaouais, une région pourtant parmi les mieux« branchées » du Québec 3. De fait, ces mêmes SIG, à qui l’on prête la capacité de sauver la géographie, r estent très faiblement intégrés à la gestion des ressources naturelles, à la planification urbaine et régionale, au développement économique et social de la région. En d’autr es mots, alors que l’offre s’est passablement agitée au cours des dernièr es années, ici comme ailleurs, la demande continue d’êtr e timide. Ce paradoxe des SIG, qui n’est certes pas unique à l’Outaouais, interpelle dir ectement la géographie. D’UN PROBLÈME TECHNIQUE À UN PROBLÈME HUMAIN L’intégration des SIG à la gestion du territoir e est difficile. Chacun a son explication du problème. La première grande coupable serait la technique elle-même. Les SIG n’auraient pas encor e achevé leur mutation et des progrès restent à faire tant au niveau des modalités de la pr oduction de l’information que de celles de l’édition et de la dif fusion. Les SIG ne se laissent pas facilement manœuvrer, ils manquent de convivialité. Ils consomment une grande quantité d’éner gie de leurs utilisateurs, qui après 1. L’équipe formée à cet ef fet inclut André Langlois et Anne Gilbert. Y collaborent Caroline Andrew (Science politique, Université d’Ottawa), Juan-Luis Klein (Géographie , UQAM) et Normand Trempe (Santé publique, Régie régionale de la santé et des services sociaux de l’Outaouais) pour un premier volet de l’atlas, consacré au bien-être de la population. 2. Parmi lesquels, outre le Bureau de liaison université-milieu de l’Université du Québec à Hull et le Collège de l’Outaouais, l’Agence de traitement de l’information numérique de l’Outaouais, la Communauté urbaine...

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