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INTRODUCTION Dans le contexte de la mondialisation, l’espace métropolitain se transforme. Ces espaces métropolitains concentrent de plus en plus au sein de leur territoire les populations, les activités et la richesse. Ils doivent être en mesure d’activer et de renouveler leurs ressources, être connectés à des réseaux mondiaux, miser sur des secteurs de la nouvelle économie et, finalement, être innovateurs dans leurs modes et leurs formes de coordination. Cette nouvelle perspective nécessite une action collective qui implique les acteurs provenant des différentes sphères de la collectivit é. Pour se donner des mécanismes de coordination en mesure de synchroniser autant les activités d’ensemble à l’intérieur du territoire que les activités avec les autres territoires, ces acteurs doivent mettre à contribution leurs ressources respectives . Aujourd’hui, bien que l’on gère encore l’espace de la ville, on gère de plus en plus la ville dans l’espace, ce qui, en soi, est une nouvelle donne. Ce texte s’appuie sur une analyse du rôle du territoire dans les dynamiques de développement de la région métropolitaine montréalaise. Il s’intéresse plus particulièrement à la contribution des institutions dans la mise en œuvre et le fonctionnement des systèmes locaux de production au sein de deux territoires : le Faubourg des Récollets, quartier péricentral du centre-ville montréalais et SaintLaurent , ville périphérique de Montréal. Le Faubourg des Récollets fait face à un processus de reconversion non achevé, impliquant un changement important de sa trajectoire sectorielle avec la mise en place de la Cité du multimédia, tandis que Saint-Laurent poursuit son développement technopolitain entrepris depuis la Seconde Guerre mondiale. Dynamismes institutionnels et enjeux métropolitains Danièle Bordeleau et Serge Rousseau 234 Entre la métropolisation et le village global Dans les deux cas, les systèmes locaux de production permettent aux collectivit és territoriales de s’adapter au nouvel environnement économique, tout en mettant en place des structures et organisations habilitant ces collectivités à mobiliser tant les ressources locales que les ressources extérieures (Pecqueur, 1987). Ainsi, dans les systèmes locaux de production innovants, les entreprises s’associent à des milieux sociaux dynamiques qui possèdent une capacité d’action sur le développement par la mise en place de mécanismes de gouvernance du territoire. Au sein des systèmes locaux, des liens se structurent entre les entreprises, les organisations, ainsi que les institutions tant locales et régionales que provinciales et fédérales (municipales, corporatives, communautaires, agences gouvernementales). L’interaction de ces liens est favorisée par une structure de gouvernance qui, progressivement, se met en place. Ces liens contribuent à délimiter les espaces de dynamisme et structurent les nouvelles dynamiques métropolitaines (Bassand, 1997 ; Veltz, 1996). Ces nouvelles formes de gouvernance peuvent apparaître comme une réponse à la désuétude des arrangements institutionnels instaurés après la Seconde Guerre mondiale. Ces derniers semblent, dans la nouvelle restructuration socio-spatiale, ne plus être en mesure de répondre aux nouvelles demandes sociales. Ainsi, le territoire de l’État national, espace de développement fordiste, est de moins en moins l’espace de référence ; le local / régional et le mondial deviennent, quant à eux, des échelles d’intervention davantage reconnues. L’État participe toujours au développement socioéconomique du territoire national, cependant, son rôle se modifie passant d’une structure hiérarchique à une structure plus horizontale au sein de laquelle apparaît une certaine répartition du pouvoir et des tâches au niveau des instances infranationales. Ainsi, les collectivités locales sont le lieu d’une évolution des responsabilités de la part de l’État central et, de ce fait, possèdent une légitimité dans la représentation des intérêts de leur population. Dans la première partie de ce texte, seront exposées quelques considérations théoriques concernant les concepts d’institutions et de gouvernance à l’intérieur du système local de production. La deuxième partie présentera les deux études de cas annoncées, soit le Faubourg des Récollets et Saint-Laurent. Ces territoires d’étude nous permettent, d’une part, d’identifier les éléments historiques de construction du territoire et, d’autre part, de mettre en perspective les différentes institutions participant à la mise en place et à la rénovation des systèmes...

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