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L'INFORMATION AU COUR DE LA PROTECTION DU CITOYEN - Témoignage Paul Leduc Maire de Brossard 78 Communications en temps de crise C'est à titre de maire de Brossard et membre du conseil d'administration de l'Union des municipalités du Québec que je vous présente le point de vue du milieu municipal sur la gestion des communications en temps de crise. Je signalerai d'entrée de jeu que malgré les événements que nous connaissons et malgré le fait qu'on ait constaté, au cours des dernières années, une hausse marquée du nombre de catastrophes naturelles, il semble bien que le concept de la « culture de l'urgence » trouve difficilement application au Québec. Pour une bonne partie de la population touchée par la panne d'électricité de janvier 1998, on croyait qu'il suffisait que le courant revienne dans le domicile familial pour que se termine la situation d'urgence. On oubliait bien sûr que des centaines, voire des milliers d'autres, n'avaient pas eu cette chance, que l'hébergement, les transports publics et le déblaiement des artères faisaient encore problème. Pour beaucoup, la culture de l'urgence n'est qu'une vague notion ne prenant son sens que lorsque la crise survient. L'instant d'après, plus rien n'y paraît. S'il est un autre enseignement que nous devons retenir, c'est combien les communications entre les pouvoirs publics, les services d'urgence et la population sont importantes pour bien remplir notre mission première en pareil cas : protéger le citoyen. J'entends par « communications » un échange soutenu et constant d'information entre tous les services publics et parapublics dans le but de procurer aux citoyens un minimum de confort, soit un gîte, de la nourriture et un peu de chaleur. Si on accepte le terme « communications » dans son sens le plus large, englobant autant les conversations entre le maire et son conseil que celles entre les services municipaux et les citoyens ou entre tous les intervenants, alors la réponse est simple : les communications sont au centre du problème, et donc, au centre de la solution. Pour bien saisir la dynamique des communications dans une municipalité en temps de sinistre, il faut d'abord savoir quels sont les pouvoirs des municipalités lors de telles situations. Cette question a fait l'objet d'un important débat à l'occasion des travaux de la Commission Nicolet. L'Union des municipalités du Québec avait déposé le 10 septembre 1998 son mémoire à cette [18.190.156.80] Project MUSE (2024-04-25 12:11 GMT) Chapitre 7- L'information au cœur de la protection du citoyen 79 commission. Nous y proposions une série de recommandations visant justement à clarifier ces pouvoirs, bien que certains soient déjà confirmés par la réalité des choses. Ainsi, la maîtrise d'oeuvre des interventions en mesures d'urgence, au niveau local, est et doit demeurer la responsabilité des municipalités, tout simplement parce qu'elles ont la connaissance et l'expertise nécessaires pour agir sur le territoire et intervenir auprès des citoyens touchés par un sinistre. De manière générale, la responsabilité de décréter les mesures d'urgence et d'assumer les responsabilités qui en découlent incombe au maire. Le terme « communications », rappelons-le, doit être compris dans son sens large : il doit transcender la sphère des professionnels de cette discipline pour déborder sur le quotidien de chacune des personnes participant aux mesures d'urgence. J'illustrerai mon propos de la manière suivante. À Brossard, durant ce qui a été appelé « la crise du verglas », il est très rapidement apparu que nous allions devoir communiquer fréquemment et rapidement avec les personnes qui étaient accueillies dans les trois sites d'hébergement. Le premier site d'hébergement ouvert était le Centre socioculturel situé tout juste derrière l'hôtel de ville. Il fut décidé qu'à au moins deux reprises durant la journée, le maire, accompagné du directeur de l'information en situation d'urgence, se rendrait sur les sites d'hébergement afin de faire un point d'information avec les sinistrés. Munis certaines fois d'un porte-voix, d'autres fois d'un système de son conventionnel, nous distribuions l'information recueillie au centre de coordination...

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