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Les iniquités fiscales sur l’Île-de-Montréal, un problème fondamentalement politique Vera Danyluk Notre problème numéro un sur l’île, le fardeau fiscal des Montréalais et de l’Îlede -Montréal dans son ensemble, qui ralentit notre développement à tous égards, au détriment de tout le Québec, n’est un problème budgétaire qu’en apparence. Fondamentalement, notre problème fiscal est un problème politique. Politique par ses causes et politique par ses conséquences. La principale cause de notre problème fiscal réside dans notre difficulté depuis toujours à bien saisir la nature particulière et les rouages d’une métropole, notamment sur le plan fiscal, et surtout à intégrer la notion de métropole dans le système de valeurs et dans les politiques de l’État. L’État doit changer ses valeurs. Et changer les valeurs, c’est politique. Quant aux conséquences de notre problème fiscal sur l’île, elles sont également politiques. Car si rien ne se règle, et si l’appauvrissement de Montréal s’aggrave, les coûts de fonctionnement de cette métropole, et notamment les services de la Communauté urbaine de Montréal (CUM),basculeront encore davantage vers les autres villes du territoire, créant un mouvement irréversible d’irritation au sein de la population, accentuant l’exode,et causant l’éclatementpolitique de l’Île-de-Montréal, précipitant son déclin et entraînant le Québec dans sa chute. Et le Québec, dans l’ensemble nord-américain avec ses nombreux pôles métropolitains, ou dans l’ensemble mondial, a-t-il le moyen de laisser chuter sa métropole, la seule qu’il a ? Et c’est très certainement pour cela que le ministre Trudel a récemment lancé une invitation urgente, en s’écriant : « Tout le monde à table ! » Tout le monde, monsieur le ministre, cela peut faire beaucoup de monde. Mais espérons que, cette fois-ci, ce sera le bon monde : les élus, avec une idée claire de quelle population ils représentent. Mon petit doigt me dit que le maire de Laval, une fois à table, aura une idée très précise de la population qu’il aura, quant à lui, mission de représenter. I1 a même parlé d’en appeler formellement à elle par référendum. Et quant à la RiveSud , la perspective envisagée récemment par le maire de Longueuil de souscrire 162 Vera Danyluk à la fusion des quatre MRC riveraines procède du même désir d’homogénéité sur le plan d’une politique régionale. Notre défi à nous, les élus de l’Île -et on me permettra de m’identifier aux élus -consistera à arriver à cette table avec les idées aussi claires que nos interlocuteurs . Qui sommes-nous ? Au nom de qui parlons-nous ? D’où tiendronsnous notre force ? Notre tâche, avant même de passer à table, consiste donc à élaborer une stratégie politique commune, à partir d’une vision collective convenue par toutes les municipalités de l’île, en association avec leur population, et nous permettant de parler d’une seule voix. I1 faut non pas 29 visions, ni même deux, ni trois, mais une seule, métropolitaine. Chaque fois que les élus de la région montréalaise ont omis de se mettre d’accord sur une vision et sur une stratégie communes, ils se sont exposés à ce que le gouvernement soit tenté d’imposer d’autorité sa propre vision, souvent avec des compromis d’où nous sommes exclus. Pour que les élus de l’île conçoivent une vision régionale commune et posent des gestes à l’unisson en accord avec cette vision, ils doivent s’appuyer sur une chose : la conscience collective régionale de la population de l’île. Cette vox populi, c’est la clé. Et on n’en parle pas assez. Pourtant, les élus sont tellement plus à l’aise lorsqu’ils se sentent en accord avec la population. Or, la conscience collective, ce n’est pas une abstraction. C’est une réalité, qui provient d’une expérience, qui dicte un comportementet qui se nourrit au sentiment d’appartenance. À quoi les résidents des 29 villes de la CUM ont-ils conscience d’appartenir,comme citoyens ? D’abord et avant tout, comme tous les citadins du monde, à leur ville. Mais de plus, pour...

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