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L’agglomération montréalaise à la croisée des chemins : région en tutelle, « mégaville » ou Ville-État ? Luc-Normand Tellier L‘observateur de la scène municipale montréalaise ne peut que s’inquiéter de l’évolution de Montréal au cours des 12 dernières années. Au moment où Toronto, sa grande rivale historique, se transforme en mégacité et prend ainsi les moyens pour que les disparités fiscales entre le centre et les banlieues s’estompent comme par enchantement, Montréal apparaît chaque jour un peu plus comme une ville en tutelle et l’agglomération montréalaise comme une entité incapable de trouver une solution aux problèmes criants de disparité entre le centre et la périphérie et de manque de leadership qui la rongent, pour ainsi dire, de l’intérieur. Disons, d’entrée dejeu, que trois idées fondamentales marquent la présente réflexion : 1. L’étude de l’évolution de l’étalement urbain dans la grande région de Montréal au cours des dernières années fait ressortir l’urgence de donner une voix politique au cœur de l’agglomération montréalaise soit en rendant la présidence de la CUM élective au suffrage universel, soit en réalisant la fusion des municipalités de la CUM. 2. En complément de la consolidation politique du centre, la possibilité de relancer le développement de l’agglomération montréalaise et plus particulièrement de son centre en étendant le statut de « citoyen montréalais » à tous ceux qui fréquentent régulièrement le centre de l’agglomération afin de rétablir un meilleur équilibre fiscal entre le centre et la banlieue grâce à la création d’un fonds de relance du centre alimenté, entre autres, par l’instauration du péage urbain sur les ponts donnant accès à l’île de Montréal, ce fonds étant sous la responsabilité d’un conseil où siégeraient 66% d’élus de l’Île-de-Montréal et 33 % de représentants élus par les banlieusards payant au moins 200 $ par an en droits de péage (ces derniers étant vus comme des « citoyenspartenaires »de Montréal). 98 Luc-Normand Tellier 3. La nécessité de faire face à la question de l’avenir du Québec tout en réduisant les risques de dérapage du débat constitutionnel, et ce : en tablant sur les Montréalais fédéralistes qui ont à cœur - de débloquer la situation constitutionnelle en remettant en question le statu quo ; - de promouvoir un partenariat étroit entre le Canada et le Québec advenant la souveraineté ; en misant sur les Montréalais souverainistes qui ont à cœur - de promouvoir un statut particulier pour Montréal, et ce, dès maintenant ; - d’obtenir du gouvernement péquiste des garanties quant à l’avenir de Montréal et de la communauté anglophone, et quant à l’octroi d’un statut particulier à Montréal, advenant un Québec souverain ; - de promouvoir un partenariat étroit entre le Canada et le Québec advenant la souveraineté, partenariat aussi favorable à Montréal que possible ; en encourageant de diverses façons les échanges entre groupes ethniques et linguistiques par divers programmes d’échanges dans les établissements de tous les ordres d’enseignement, de l’école primaire à l’université. Le défi posé par l’étalement urbain Au cours des dernières années, la grande agglomération de Montréal a connu une évolution marquée par : 1. une croissance de l’étalement urbain ; 2. une baisse importante du poids du centre et de l’Île-de-Montréal dans l’agglomération ; 3. l’apparition au centre de l’agglomération d’un phénomène de «trou de beigne » ; 4. une concentration du chômage au centre, le taux de chômage étant, en 1997, de 15,4% dans la ville de Montréal, de 12,4% pour l’Île-deMontr éal, de 10,9% pour la région métropolitaine de recensement de Montréal (RMR) et de 8,95% pour la RMR excluant la ville de Montréal ; [18.118.120.204] Project MUSE (2024-04-26 11:26 GMT) L‘agglomération montréalaise à la croisée des chemins ... 99 5. une fuite de la classe moyenne vers la périphérie accompagnée d’un appauvrissement marqué du centre; il ne faut pas oublier que : • le revenu...

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