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Un facteur déterminant pour l’avenir de la CUM : l’évolution de la structure spatiale de l’agglomération Jean-Claude Marsan Il est bien connu que la création d’organismes gouvernementaux de gestion comme celui de la Communauté urbaine de Montréal ne précède pas les réalités mais vient en reconnaître l’existence lorsque celles-ci sont déjà bien établies. Au moment où nous nous interrogeonssur l’avenir de la CUM, il nous semble important de vérifier si les facteurs qui ont contribué après la Seconde Guerre mondiale à façonner l’organisation spatiale de l’agglomération montréalaise s’avèrent toujours opérants. Car si d’autres facteurs de changement sont maintenant à l’œuvre, il y aurait lieu de les identifier et d’en connaître les effets de façon à adapter cette structure administrative à la nouvelle organisation spatiale qui ne manquera pas d’émerger éventuellement. Lorsque la CUM est créée en 1969, elle vient confirmer le fait que l’organisation spatiale de l’agglomération a complètement changé par rapport à celle qui prévalait durant la période industrielle, c’est-à-direjusqu’en 1945 environ . Ce nouveau modèle spatial, que l’on peut qualifier de métropolitain, est le résultat de deux forces opposées, mais complémentaires de structuration spatiale. En premier lieu, une force centripète qui, vivifiée par les grands réseaux de transport interurbains par avions, navires, trains et véhicules à combustion interne et par les moyens de communication électroniques, favorise la concentration d’activités économiques dans les régions porteuses sur le plan géographique,dont évidemment celle de Montréal. En second lieu, une force centrifuge, de caractère intra-urbain et alimentée par le véhicule à combustion interne et par les moyens de communication électronique (téléphone, radio, télévision, etc.), laquelle disperse les activités et les populations sur un vaste territoire, sans trop d’éléments structurants visuellement identifiables à l’exception des autoroutes1 . 1. Hans Blumenfeld, The Modern Metropolis: its Origins, Growth, Characteristics and Planning. Selected Essays, Paul D. Spreiregen (éd.), Montréal, Harvest House, 1967, p. 61-78. Jean-Claude Marsan Les facteurs de changement Ici comme ailleurs, des facteurs de changement ont contribué à développer et à mettre à profit ces forces de structuration spatiale après la Grande Dépression et le conflit mondial. Ils sont nombreux et complexes, mais peuvent se ramener aux quatre principaux suivants : Un boom économique : engendré principalement par la libération et l’accroissement considérable des marchés après la guerre, par le recours à de nouvelles techniques de production et le passage d’une économie de production de biens à une économie de services. Ce boom économique a eu des répercussions notamment sur la croissance et l’enrichissement de la classe moyenne, laquelle a contribué à l’essor de la banlieue. Un boom démographique: connu comme le phénomène des babyboomers , il s’est répercuté sur la croissance rapide de l’agglomération, principalement à sa périphérie qui est devenue alors accessible à un grand nombre, tant sur le plan financier que physique. Un boom technologique : dû en grande partie aux progrès techniques accomplis durant la guerre, ses effets se sont fait sentir dans tous les domaines, économie, transports, communications, etc., et se sont concr étisés notamment dans l’étalement urbain. Une mutation du contexte socioculturel: si elle a touché la plupart des sociétés occidentales, cette mutation fut davantage ressentie au Québec à cause des retards accumulés, au point d’être qualifiée de « Révolution tranquille». Dans le domaine qui nous occupe, elle s’est manifestée, entre autres, dans l’émergence de nouveaux modèles d’habitat en rupture avec les modèles traditionnels. Après un demi-siècle d’évolution, qu’en est-il de ces facteurs de changement ? La technologie semble poursuivre sa lancée, notamment dans le domaine des transports et des communications. Pour les personnes qui peuvent se le permettre grâce à leur emploi et à leurs revenus, ces progrès constants devraient favoriser une plus grande dispersion encore sur le territoire de la région montréalaise, spécialement à la lointaine périphérie où se trouvent encore des endroits attirants. Pour ce qui est des autres facteurs, force est de reconnaître qu’ils ont beaucoup changé eux-mêmes et que leurs transformations devraient...

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