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Introduction En guise d’introduction à cet ouvrage,je présenterai brièvement 1) le rôle joué par la rationalité pénale moderne (RPM) dans les activités de recherche réalisées à la Chaire ou par ses membres,j’expliquerai 2) comment s’articule le programme de recherche que la Chaire a contribué à mettre en œuvre et préciserai ses différents axes de recherche en décrivant les contributions des collaborateurs qui ont tenu à participer à la réalisation de ce programme.Au terme de ma présentation, 3) je résumerai brièvement chacune des contributions de façon à offrir au lecteur une vue générale des thèmes et des enjeux traités dans le cadre du présent ouvrage. Le rôle joué par la rpM dans les activités de la chaire Fondée en 2001,la Chaire de recherche du Canada en traditions juridiques et rationalité pénale a entamé une réflexion ordonnée sur les fondements et les caractéristiques du système de droit criminel moderne. Le but était de décrire,de comprendre et de problématiser les structures actuelles de ce système de manière à alimenter la réflexion sur ce qu’on pourrait appeler les conditions d’évolution et de créativité cognitive de ce système. À cet égard,Pires considérait comme une «nécessité urgente» les angles d’observation de la rationalité pénale moderne et la recherche empirique Richard Dubé 16 • La rationalité pénale moderne d’arriver à une meilleure compréhension «de ce qu’est et de ce que peut être le système pénal dans une société qui modifie ses formes de régulations démocratiques et repense la question du lien social et des droits de la personne en vue de donner un meilleur statut à ses institutions» (Pires, 2001, p. 4). Dans cette réflexion générale,l’accent allait être mis sur les structures cognitives du système de droit criminel moderne,et en particulier sur le rôle et l’influence du concept de rationalité pénale moderne dans l’orientation des opérations du système et la détermination de ses possibilités de dépassement et de transformation. Ce concept de RPM,Pires avait commencé à l’investir théoriquement dans les années 1990 en offrant à l’analyse sociologique un outil d’observation qui devait permettre la caractérisation et la problématisation des principes directeurs et idées clés agissant sur le développement du droit criminel moderne.En ce qui concerne les structures normatives de ce système de droit criminel,l’influence de la RPM en tant que système de pensée dominant a été considérée comme plus spécifiquement névralgique sur le plan des normes de sanction.En effet,en s’appuyant sur des observations empiriques,il est possible de théoriquement concevoir la RPM comme un ordre cognitif qui, depuis le milieu du XVIIIe siècle,structure l’éventail des possibilités valorisées en matière de sanction.Le point de vue qu’instituerait ainsi la RPM à l’intérieur des frontières communicationnelles du droit criminel agirait sur la prise de décisions afin de départager ce qui peut être considérer admissible, valorisé ou toléré,de ce qui ne le peut pas. À travers le concept de RPM, l’observateur du droit peut dès lors problématiser, dans un rapport de mutuelle influence,la prise de décisions concrètes en matière de sanctions – que ce soit dans le cadre de la création de la loi (système politique) ou de celui de la détermination du droit (système juridique) – et mieux comprendre comment, sous l’influence dominante de ce système de pensée,sont reconduites de façon redondante les valeurs négatives que la RPM privilégie (affliction,exclusion sociale,etc.).Dans ce rapport de causalité circulaire qui prend ici la forme d’un «devoir être»,le système de droit criminel établit par et pour lui-même, de façon tout à fait autopoïétique,sa propre représentation de ce qui constitue sa fonction différentielle et son identité systémique. Cette manière de concevoir la fonction et l’identité du système de droit criminel s’inspire directement de la théorie des systèmes sociaux [3.144.116.159] Project MUSE (2024-04-18 16:22...

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