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posTface naissance et développement d’une théorie et ses problèmes de recherche Au tout début de ce texte,qui a pour moi une signification particuli ère,je ne peux m’empêcher d’exprimer mon état de bonheur et de témoigner de ma profonde reconnaissance envers Richard Dubé, Margarida Garcia et Maira da Rocha Machado,trois de mes anciens étudiants et collègues de recherche,pour cette touchante initiative qui m’a pris tout à fait par surprise.Du coup,retrouver dans cet ouvrage en mon hommage la totalité de mes étudiants de doctorat,de mes stagiaires postdoctoraux et de mes proches collaborateurs,et y lire leur travail qu’ils présentent en se référant à la théorie qu’ils ont contribué à développer et à en tester la pertinence,c’est à couper le souffle.Leurs contributions ont donné au développement de cette théorie une maturité cognitive qu’elle n’aurait pu atteindre autrement.En recevant sans explications ce manuscrit dans une boîte à l’occasion de mon 60e anniversaire,il m’a fallu un certain temps pour comprendre ce qui m’arrivait. Je me suis alors dit ceci :«Un chercheur,quand il est très prétentieux,peut s’attendre à recevoir un tel hommage après son décès.» Or,comme je ne crois pas être prétentieux et que je me sentais bien vivant,vous pouvez vraiment mesurer l’étendue de mon étonnement. Je suis bien sûr parfaitement conscient des conditions objectives qui ont rendu toute cette expérience possible.L’obtention de ma Chaire de recherche du Canada en 2001 et la constitution d’un Laboratoire de recherche avec l’appui de l’Ontario InnovationTrust/Fonds ontarien pour l’innovation (OIT/FOI) et de la Canada Fondation for Innovation/Fondation canadienne pour l’innovation (CFI/FCI) ont été décisives.Cela m’a permis 290 • La rationalité pénale moderne de former une véritable équipe d’étudiants (de maîtrise et de doctorat) autour d’un même programme de recherche,à l’image de ce qui arrive en sciences de la nature,au lieu d’avoir plusieurs étudiants dispersés sur des thèmes sans connexion les uns avec les autres.Ce même programme épistémologique et théorique était, par ailleurs, suffisamment lâche et ouvert pour permettre à tout un chacun d’y faire sa place selon ses intérêts académiques et ses compétences respectives. Les choix de thème et de terrain de recherche retenus m’ont même étonné par la difficulté et la diversité des questions soulevées,ainsi que par le fait que je n’avais pas nécessairement envisagé le champ qu’ils choisiraient pour appliquer et développer ce qui est devenu en cours de route la « théorie ». Cette conjoncture des plus favorables m’a aussi permis de garder à mes côtés un infatigable collaborateur de recherche, l’historien Gérald Pelletier, qui a joué aussi un énorme rôle pédagogique et de soutien auprès de mes étudiants, particulièrement lors des recherches archivistiques. Il a aussi publié (seul,ou en collaboration avec mon collègueAndré Cellard ou moi-même) sur une des recherches majeures attachées à cette théorie. Sa collaboration,reconnue par toute l’équipe, a toujours été marquée par la générosité, la disponibilité et la simplicité.Je ne vois pas comment j’aurais pu mener ce bateau à bon port sans son appui.Nous avons tous eu,au fil des années,l’impression d’avoir formé non pas seulement un groupe de chercheurs, mais bel et bien une « famille de chercheurs » autour d’un thème.Or,on comprendra bien qu’il m’est impossible de reprendre ici cette longue histoire de vie et de travail passée ensemble et de les remercier, chacun individuellement, pour les contributions originales qu’ils ont faites – et qu’ils continuent à faire – au développement de la théorie et à sa permanente mise à l’épreuve empirique. Si j’étais la «locomotive» de la théorie au départ, cette image est devenue assez vite imparfaite : elle cache le fait que dans la locomotive et pour son déplacement, il y a eu plus qu’un seul membre faisant partie de l’équipage. Un dernier mot de remerciement à une interlocutrice à distance : la professeure et juge FrançoiseTulkens,présidente de la deuxième session de la Cour européenne des...

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