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3 CHAPITRE 1 PROBLÉMATIQUE, CADRE THÉORIQUE ET MÉTHODOLOGIE La problématique de recherche Les IroquoIens de La provInce de canada Les Amérindiens qu’a rencontrés Jacques Cartier en septembre 1535 dans l’estuaire du Saint-Laurent, à la hauteur de l’embouchure du Saguenay, étaient des Iroquoiens du SaintLaurent , une population autonome et linguistiquement distincte des autres groupes vivant dans le Québec méridional (Chapdelaine 1989a : 13). Ces groupes se répartissaient dans toute la vallée du Saint-Laurent,entre Kingston au sud-ouest et l’île aux Coudres au nord-est (Chapdelaine 1989a : viii). La question de leur identité ethnique, indissociable de celle de leur origine, s’est prêtée à de nombreuses interprétations.Ils furent tantôt identifiés comme des Hurons, tantôt comme des Mohawks, des Algonquins, des Oneidas ou des Onondagas, par exemple (Trigger 1985 :202).Il existe aujourd’hui un consensus voulant que les groupes iroquoiens qu’a rencontrés Jacques Cartier au XVIe siècle le long du fleuve Saint-Laurent soient désignés comme des Iroquoiens du Saint-Laurent (Chapdelaine 1989a :12–13;Trigger 1985 : 202;Wright 2004a : 1235). L’ethnolinguistique a en outre permis de démontrer que leur langue parlée était distincte et non dérivée de celle d’autres groupes rattachés à la grande famille iroquoienne, comme les Hurons ou les Agniers (Lounsbury 1798 : 334;Trigger 1966). La tradition orale des Hurons-Wendat de la région de Québec soulève quant à elle la possibilit é de liens biologiques entre certains réfugiés iroquoiens du Saint-Laurent et les Hurons qui les accueillirent dans leurs villages de l’Ontario,vers la fin du XVIe siècle (Wright 2004a : 1280 et Tremblay 1999). À la période de contact,les Iroquoiens du Saint-Laurent sont décrits par Jacques Cartier comme des populations sédentaires pratiquant l’agriculture et la pêche (Chapdelaine 1989a : viii) et divisées en deux confédérations composées chacune de tribus unies par la parenté (Wright 2004a :1235).Les Iroquoiens de la région de Montréal (Hochelaguiens) occupaient plusieurs maisons longues regroupées dans des agglomérations protégées par des palissades et entourées de champs de maïs.Les villages étaient généralement érigés en retrait du fleuve Saint-Laurent, à moins de 2 km de la rive. Des campements temporaires, installés le long d’affluents, étaient voués à la pêche, une activité qui occupait une place importante dans le régime alimentaire (Jamieson 1990 : 385). 4 PROBLÉMATIQUE, CADRE THÉORIQUE ET MÉTHODOLOGIE Les groupes vivant dans la région de Québec (Stadaconiens) étaient semi-sédentaires et se répartissaient dans sept villages non palissadés et tous situés sur la rive nord du fleuve (Chapdelaine 1989 :24;Hoffman 1961 :209).Stadaconé,la capitale,se trouverait à l’intérieur des limites actuelles de la ville de Québec.Cartier nomme également «quatre autres peuples et demourances» (Bideaux 1986 : 166) situés en aval de Stadaconé et deux autres vers l’amont. Ganong (1964 : 228–229) les situe ainsi :Ajoaste — sur une petite île de l’archipel de l’île d’Orléans; Starnatam — sans localisation;Tailla — sur une montagne; Sitadin — à Beauport;Tequenonday — sur une montagne; et Hochelay — près de Portneuf, vis-à-vis des rapides Richelieu. Comme localisation potentielle des emplacements,Tremblay (2006 : 30) suggère la plaine du capTourmente pour Ajoaste,le secteur de Sainte-Anne-de-Beaupré pour Starnatam et Château-Richer pourTailla.Cartier aurait eu vent de la présence d’autres emplacements moins importants et qui feraient partie de la province de Canada,soit Deganonda ,sur la rivière du cap Rouge etThegningnonde (ou Aquechenunda),à Saint-Joachim. Deux autres lieux, soit Thoagahen et Thegadechoalle, ne sont pas localisés et pourraient s’être trouvés sur la rive sud, en dépit du fait que les cartes restent souvent muettes à ce propos (Ganong 1964 : 228). À ce jour, l’archéologie n’a toutefois révélé que des sites aux dimensions beaucoup plus modestes que ceux nommés par Cartier.Si l’on répertorie actuellement 21 sites comportant des composantes du Sylvicole supérieur (1000–1534) dans un rayon de 75 km du centre-ville de Québec, seulement 5 suggèrent une présence d’Iroquoiens du Saint-Laurent (figure 1). Site Place-Royale,Vieux-Québec (CeEt–9) La Place-Royale se trouve...

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