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56 deux événements reliés au concile dans les médias quéBécois :« foi et constitution » à montréal (1963) et paul vi à l’onu (1965) Pierre C. Pagé, Université du Québec à Montréal C ’est toujours par l’image médiatique que les faits religieux d’une société rejoignent le grand public, qu’il s’agisse de la population chrétienne active en Église ou de la population québécoise toutes sensibilités religieuses confondues. Au début des années soixante, la composition socio-démographique du Québec évolue rapidement, et la culture religieuse se modifie au rythme de la culture publique commune . Il est pertinent de jeter un regard critique sur deux événements qui ont constitué à cette époque des moments exceptionnels par rapport à l’activité régulière de la vie de l’Église au Québec. Ces deux faits médiatiques représentent des ruptures dans l’image collective coutumière du fait religieux que les médias avaient été appelés à diffuser. Au moment où les travaux du concile Vatican II se déroulaient surtout à Rome, dans le cadre de commissions spécialisées, et où les médias avaient transmis l’image austère de la première session, ce fut toute une surprise pour le grand public d’apprendre la tenue en 1963 à Montréal, 57 pierre c. pagé à l’Université McGill où étaient situées les facultés protestantes de théologie, de la Conférence Foi et Constitution, un congrès international majeur de théologie chrétienne, issu d’un organisme non catholique de Genève, le Conseil œcuménique des Églises. Les médias se retrouvaient très loin de la tradition des congrès eucharistiques populaires ou des classiques rencontres d’animation de la dévotion mariale ou de la dévotion au Sacré-Cœur. Ce n’était plus une activité d’encadrement des catholiques pratiquants, mais un rassemblement exceptionnel des autres chrétiens où, d’une doctrine à enseigner, la théologie devenait un lieu de débat entre des croyants en recherche. Par ailleurs, dans une perspective culturelle, il n’est pas indifférent de rappeler que cette Conférence Foi et Constitution était d’abord tenue en anglais, dans un contexte spécialement caractéristique de la culture anglophone de Montréal et dans un lieu qui rassemblait les principales facultés anglicanes et protestantes de théologie. C’est pourquoi il s’impose à la recherche d’observer l’ensemble des médias, anglophones aussi bien que francophones. Deux années plus tard, en 1965, on assiste à une nouvelle rupture dans l’image médiatique coutumière du fait religieux lorsque le pape Paul VI, inscrivant dans l’image pontificale la pratique des voyages internationaux, vient accomplir en terre nord-américaine une visite à l’ONU, une instance essentiellement politique. Aucune confusion n’est alors possible avec les voyages à caractère pastoral qui deviendront plus tard une tradition. La présente analyse des deux événements repose sur une lecture de quatre quotidiens, La Presse, Le Devoir, The Gazette, The Montreal Star. Nous avons également consulté les multiples documents écrits qui ont été les témoins autorisés de la couverture télévisée dans les deux langues. Notre propos est de construire une réflexion sur l’image médiatique des deux événements religieux et sur la représentation de l’institution ecclésiale concernée, en tenant compte du contexte socioculturel des années soixante au Québec. La portée théologique directe des commentaires journalistiques et des reportages, sans être ignorée, n’est pas l’objet premier de notre analyse. [18.224.149.242] Project MUSE (2024-04-24 21:44 GMT) 58 vatican ii I. La Conférence Foi et Constitution, à l’Université McGill, du 12 au 26 juillet 1963 La tenue de cette conférence internationale à Montréal sortait de tous les cadres connus de rassemblements à caractère religieux, pour toutes les confessions chrétiennes établies au Canada. Que le Conseil œcuménique des Églises (COE) tienne à Montréal la réunion statutaire de son instance théologique la plus importante, la Commission Foi et Constitution, c’était un précédent aussi bien pour le Conseil que pour le milieu québécois et canadien. C’était donc une innovation pour les professionnels du journalisme et, évidemment, pour le grand public, puisque ces instances n’étaient connues que des...

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