Des Écoles en mouvement: Inclusion d'élèves en situation de handicap ou éprouvant des difficultés à l'école

Une culture de l’inclusion dans une école en devenir : des difficultés d’apprentissage, essentiellement passagères

l’école sans frontière 39 ressorte, émerge à nouveau, le portrait de celui ou de celle qui n’émet pas de son quand ce n’est pas le moment, qui est bien assis sur sa chaise et qui sait jouer le jeu de l’école (Bélanger, taleb et connelly, 2005 ; Bélanger et Farmer, 2004). 5) Interactions entre les élèves Dès nos premières visites, nous avons été dirigée vers Farouk et nous avons pu constater qu’il est dans l’école, et dans les salles de classe, un acteur à part entière plutôt que le porteur d’un handicap. Il interagit avec ses camarades en classe et à la récréation, agit comme messager entre les élèves ou entre ces derniers et les enseignantes. Dans les notes d’observation 1 et 3, certes, lors de moments de confusion ou de non-directivité pédagogique, nous avons noté la liberté et le degré d’initiative que prit Farouk, notamment, lorsqu’il s’avança vers une équipe, souhaitant interagir avec ses membres et répondre à leurs questions. Parallèlement à cette reconnaissance de Farouk auprès de ses pairs, il apparaît toutefois que des attitudes de rejet et de moqueries restent présentes chez les élèves en général.Ainsi, et tel que le suggère la maman de Farouk : Une éducation à l’ouverture est aussi indispensable que lire, écrire et compter dans une société diversifiée à plusieurs plans, pour les élèves avec lesquels il ne faut pas cesser de faire des retours […] car il y aura toujours des élèves qui riront quand un se trompe, il faut toujours faire des retours. conclusion À partir d’une enquête de terrain qui avait pour but d’examiner de plus près ce que veut dire une école inclusive pour des praticiens, des parents et des élèves d’un établissement situé en milieu urbain en ontario, divers points de transformation se dégagent des pratiques observées. D’abord, il appert que l’accueil des élèves en situation de handicap ou en difficulté à l’école de langue française se met progressivement en place grâce, notamment, à des ressources provinciales, mais que des écarts dans l’offre éducative demeurent. cette offre diffère selon les enseignants, voire, selon le témoignage d’un parent, d’une école à l’autre. cette offre éducative variable risque d’entraîner 40 Des écoles en mouvement une logique de « marché scolaire », laquelle serait caractérisée par le fait que certains établissements se destineraient à accueillir une population considérée plus vulnérable, alors que d’autres accueilleraient le tout-venant, voire des élèves performants au regard des tests standardisés et inscrits dans des projets précis (sports-études, école internationale, programme individualisé, etc.). l’accueil de l’élève en situation de handicap s’insère également dans une bureaucratie devenue plus lourde pour les praticiens et par des pratiques inclusives comprises et interprétées à la lumière de l’héritage de l’éducation spécialisée. Parents et enseignants visionnaires doivent alors redoubler d’énergie afin de faire valoir les droits de tous les élèves, y compris les élèves en situation de handicap, notamment le droit de ces derniers à une éduction aux côtés de leurs camarades et amis tout-venant du même âge. les situations d’apprentissage analysées montrent l’insertion de Farouk au sein de la classe, son rôle lors de certaines activités, certes parfois cantonné et décontextualisé. concernant les interactions observées, nous avons pu constater qu’une « école pour tous », dont le projet est de permettre à tous les élèves de s’épanouir dans des situations optimales d’apprentissage , risque à nouveau, sur le plan micropolitique ou microsocial, de dégager d’autres vecteurs d’exclusion, d’autres subtilités dans l’a-normalité, notamment à travers un discours qui s’inscrit dans la recherche d’autonomie chez les élèves, d’un discours qui se veut certes rassembleur, mais qui n’échappe pas à la création de nouvelles différences, de nouvelles catégorisations entre les enfants, les familles, les communautés. À travers ce discours d’une éducation pour tous, certains élèves sont toujours désignés comme a-normaux, hors normes, au lieu d’être considérés avec toutes leurs multiples potentialités (Bloch et al., 2006). réFérences biblioGrapHiques Bagley, c...