705 de l’Ontario français Proust disciple de Stendhal, les avant-textes d’Un Amour de Swan [sic] dans Jean Santeuil. Par Alma Saraydar. Paris, Lettres Modernes, « Archives des Lettres Modernes », no 191, 1980, 88 p. Notes en fin d’ouvrage. (13,3 x 18,2 cm) R Pour l’auteur, Jean Santeuil est un récit embryonnaire devant donner naissance à Un amour de Swann. Elle montre comment le texte de Jean Santeuil est un commentaire des théories de l’amour de Stendhal, mais qui exclut, semble-til , l’amour physique. La préoccupation pour l’être aimé devient une affaire de mémoire qui s’attache à l’image de la personne, comme ce sera le cas de Charles pour Odette dans Un amour de Swann. Jean Santeuil ne va pas jusqu’au bout comme le fera Charles, car le profil momentanément charmant se transformera en « tête mystérieuse » retrouvant là une valeur de cristallisation stendhalienne . Le processus évolutif de l’amour vers son déclin inclut une phase de curiosité jalouse sans preuve, une phase de curiosité jalouse satisfaite, puis un épisode de délaissement progressif. La théorie du déclin de l’amour que Stendhal n’offrait pas, Saraydar dit que Proust en fournit l’amorce dans Jean Santeuil. Les éléments de la théorie sont présents mais épars. Dans Un amour de Swann, Proust développera les effets de l’absence sur la mémoire et sur le déclin de l’amour. Les amorces non développées de Jean Santeuil préfigurent les déceptions de Charles Swann devant l’absence de l’être aimé. DÉOF Psaumes d’aujourd’hui. Par Mariette Rolland. Dessins de Claude Poirier. Hull, Imprimerie Gauvin, 1971, 232 p. (21 cm) R Ce livre de prières est dédié au pape Paul VI qui, en novembre 1969, a promis à l’auteur d’en faire lecture. Non seulement a-t-il tenu promesse, mais il en a même rédigé la préface, très belle, où il déclare que c’est à travers les âges, les cycles de la vie que Mariette Rolland s’exprime. Souvent, le silence, les souffrances et l’angoisse cèdent le pas aux joies, aux passions, aux projets, aux actions de grâce, bref, à la beauté. « Parler non pas de théologie, de philosophie ou même pas de philanthropie, dit-il, mais plutôt converser sans tricher sur ce qu’elle avait de plus intime, sa propre vie. » Les poèmes sont regroupés par saison. Au début du cycle, l’hiver, saison dure, froide, avec son abondance de problèmes, de critiques, voir d’impasses. Heureusement, le printemps, de même que le renouveau qui l’accompagne , redonne à la vie son éclat. L’envie de recommencer surgit dans les cœurs. Suit l’été, chaud et beau, mais aussi animé et bouleversant, un peu comme l’orage électrique. Comme toujours, avec l’automne vient la fraîcheur, la couleur. L’auteur profite même de la saison pour se rendre à Rome et à Florence. Puis, l’hiver, difficile et glacial, succède une autre fois à l’automne . Comme à chaque année, il y a Noël qui apporte réjouissance et bonheur. Nouveau printemps , nouvel été, le cycle de la vie continue, avec ses joies et ses peines, avec surtout une foi vécue au quotidien. GUY BONNEAU Psaumes du jardin clos (Les). Par Simone Routier. Paris, Éditions « La Lyre et la Croix », et Montréal, Éditions du « Lévrier », 1947, 43 p. (18,5 x 11,2 cm) R Ce recueil de cent cinquante strophes, dédié au père Marcel-Marie Desmarais, o.p., et divisé en cinq parties, est le quatrième de Simone Routier. La poétesse s’est imposée des lois formelles exigeantes. Le premier vers de chacune des strophes « est tiré, dans l’ordre respectif de 1 à 150, des Psaumes de David ». Chacune des cinq parties du livre comprend trente strophes et commence par une citation qui en annonce le contenu. Ces citations sont empruntées au prophète Osée, à saint Jean de la Croix, à Bossuet et aux pères dominicains suivants : M.-M. Philipon, F.-D. Joret et R. Garrigou-Lagrange. Les strophes de la premi ère et de la dernière parties sont composées de cinq vers alexandrins, dont le premier se détache ; les rimes sont croisées. Les strophes des trois...