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The Spectator, No . 2 The first of our society is a gentleman of Worcestershire, of ancient descent, a baronet, his name sir Roger de Coverley. His great grandfather was inventor of that famous country-dance which is called after him. All who know that shire are very well acquainted with the parts and merits of sir Roger. He is a gentleman that is very singular in his behaviour, but his singularities proceed from his good sense and are contradictions to the manners of the world, only as he thinks the world is in the wrong. However, this humour creates him no enemies, for he does nothing with sourness and obstinacy; and this being unconfined to modes and forms, makes him but the readier and more capable to please and oblige all who know him. When he is in town, he lives in Soho-square. It is said, he keeps himself a bachelor by reason he was crossed in love by a perverse beautiful widow of the next county to him. Before this disappointment, sir Roger was what you call a fine gentleman, had often supped with my Lord Rochester and sir George Etherege, fought a duel upon his first coming to town, and kicked bully Dawson in a public coffeehouse for calling him youngster. But being ill used by the abovementioned widow, he was very  Madame G. M. de Rochmondet 65  No IV [The Spectator, No 2] Le Spectateur Le premier personnage de notre société est un gentilhomme du comté de Worcester : c’est un baronnet d’ancienne extraction, nommé sir Roger de Coverley. Un de ses aïeux fut l’inventeur de cette fameuse contredanse qui porte son nom. Tous ceux qui connaissent le comté de Worcester ont entendu parler de sir Roger. Il est très-original dans sa conduite, mais son originalité provient de son bon sens. S’il agit différemment que les autres hommes, c’est seulement dans les cas où ils se conduisent mal, à son avis. Cette façon de penser ne lui suscite cependant point d’ennemis, parce qu’il ne fait rien par humeur ou par entêtement, et que cette opposition, se bornant aux formes et aux usages, ne le rend que plus agréable aux personnes qui le connaissent, et plus prompt à les obliger. En ville, il habite Sohosquare . On dit qu’il reste garçon, parce qu’il fut maltraité par une belle et perfide veuve du comté qui avoisine le sien. Avant cette mésaventure, sir Roger était ce qu’on appelle un petit-maître : il soupait souvent avec lord Rochester et sir Georges Etherege; il s’était battu en duel dès les premiers momens de son arrivée à la ville, et il avait donné du pied au cul à Dawson le férailleur, qui Études sur la traduction de l’anglais   66 s’était permis de l’appeler jeune étourdi. Mais après avoir été maltrait é par la belle veuve dont nous avons parlé, il devint fort sérieux. Cet état, qui dura dix-huit mois, a changé son caractère, naturellement porté à la gaieté : il a pris de l’insouciance pour sa personne, et ne s’est plus occupé de son ajustement. Son habit et son pourpoint sont de la même forme qu’on les portait au temps de sa disgrace amoureuse, et dans ses momens de gaieté il nous dit que cette mode est passée, et revenue une douzaine de fois depuis qu’il l’a prise. On dit que sir Roger est devenu si humble dans ses prétentions depuis qu’il a renoncé à l’amour de sa cruelle, qu’il a souvent enfreint les lois de la pudeur avec des mendiantes et des diseuses de bonne aventure; mais ses amis assurent que ce reproche n’est pas fondé, qu’il sert seulement de prétexte à la raillerie. Sir Roger est maintenant dans sa cinquante-sixième année, joyeux, content, et plein d’heureuses dispositions . Il tient maison à la ville et à la campagne; il a beaucoup d’humanité, c’est un véritable philanthrope : mais il a quelque chose de si jovial dans ses manières, qu’il est plutôt aimé que considéré. Ses fermiers s’enrichissent, ses domestiques ont l’air heureux; toutes les jeunes femmes raffolent de lui, et les jeunes gens se plaisent dans sa société. Quand il fait quelque visite, il appelle les domestiques par leur nom propre, serious for a year...

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