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introduction XXVI because Canadian thinking is still profoundly linear and the concept of multiculturalism does not agree with linear thinking. Les premiers à être appelés Canadiens (« Canadois »), rappelle Sioui, sont les Montagnais et les Algonquins,que les Français ont rencontrés dans la vallée du Saint-Laurent, après le départ des Nadoueks. Chez les Amérindiens, on trouve une forte résistance au modèle européen d’État-nation. L’échéancier traditionnel relève d’une tâche spirituelle,il s’agit d’abord d’un état de l’âme et de l’esprit. Si le Canada a été créé, c’est parce que le vieux monde avait besoin d’un endroit comme ici. Ce sont les Amérindiens et les penseurs du cercle qui transportent l’esprit du territoire. La guérison de l’Europe malade, sa réconciliation avec la sagesse du sol qui l’a accueillie il y a 500 ans,se fera sous le signe de la rencontre avec la pensée du cercle, rencontre avec l’Amérindien et sa tradition, et proc édera d’un désir de l’Européen de se faire adopter par cette sagesse, par cette terre – d’accepter, pour s’émanciper du malheur civilisationnel dans lequel il se trouve, de se faire amérindien. « But First nations people have to get busy with the task of assimilating. Indianizing the non-Indian society and thereby, avoid what’s coming our way if we keep on with this linear thinking, this path of destruction ». La sagesse de Georges Sioui, qui baigne toute son action, est enseignement de l’être-là de l’Amérique, sens éthique de cette terre. Le sage de la pensée du cercle est le nomothète du cœur américain, héraut, comme Vine Deloria Jr. aux États-Unis, d’une transvaluation culturelle à venir de cette « ère aveugle » qui est la nôtre, dans laquelle la conversion de la terre en argent sera renversée, et l’Amérique matérielle, réappropriée. Sur les essais, contributions, discours et oraisons Les essais,contributions,discours et oraisons que Georges Sioui offre en partage représentent plus de quinze années de travail en plusieurs langues dont nous n’avons retenu ici pour les lecteurs canadiens que les écrits en langue française ou anglaise. On y trouve des conférences présentées lors de colloques savants partout au Canada, en France, aux États-Unis, en Allemagne, dans les pays d’Amérique latine ou en Mongolie, des contributions littéraires et scientifiques sous forme d’articles dans différentes publications nationales et internationales, La sagesse du continent XXVII des discours tenus lors de réunions politiques dans les communautés autochtones , dans les institutions d’enseignement et devant différentes instances de l’onu, une oraison pour la commémoration de la Grande Paix de Montréal et un retour ironique sur le cinquième centenaire de la découverte de l’Amérique, le tout parsemé de partages spirituels, de légendes, d’entrevues et d’autres ré- flexions personnelles. À la lecture des textes présentés dans cet ouvrage, la diversité de formes et la répétition des thèmes peuvent au premier abord surprendre, voire inquiéter. Elles ont pourtant leur sens et leurs forces. Il est impossible d’aborder ces textes à l’occidentale, en y cherchant thèse et arguments, réfutations et linéarité. Cela serait même, je le crois, contraire à l’esprit de leur création. Ils sont des textes de circonstance, ne se présentant pas comme les pierres qui permettent de construire l’édifice de la science, mais plutôt comme des voyages circulaires , au cœur du cœur amérindien, au cœur de la sagesse de l’Amérique. À ce titre, chacun des textes est un enseignement. Chacun des textes transporte et transmet les motifs et les figures du projet de transvaluation culturelle de Sioui. Chacun des textes est, tel un aphorisme, condensation de toute une pensée, qui est naturellement et stylistiquement circulaire. C’est de cette manière qu’il faut les lire, toujours enracinés dans la terre spirituelle, fruit de la moisson d’une vie entière dédiée à l’américité, parsemant le parcours réel de l’auteur, marqué par l’histoire contemporaine, par les situations diverses qui réclament sa parole, par les gens...

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