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52 | Problématiques identitaireset discours qu'on écrit en élisant une part du « soi » qui est un composite et qu'on y élit le manque, le perdu, le différent, l'insolite ; que la notion de «texte métis » doit être sans cesse examinéeet retravaill éeetnepeutfonctionner commeune référence stéréotypée. Elle est faite de rupture,d'hétérogénéité et d'ambiguïté51 . NOTES 1 Nousreprenons cette qualification à MichellePerrot dans sa préface au livre de Leïla Sebbar, Mes Algéries en France (Saint Pourçain-surSoule , Bleu autour, 2004) : «Leïla Sebbar est fille des deux côtés de la Méditerranée, une femme de Fentre-deux, une méridienne », p. 9. 2 Leïla Sebbar est née à Aflou en Algérie, en 1941, de parents instituteurs. Le père est algérien, originaire de Ténès, la mère est française, originaire de Dordogne. Après une enfance et une adolescence algériennes au gré des nominations des parents, elle quitte l'Algérie à dix-huit ans pour poursuivre ses études supérieures en France à Aix-en-Provence et réside depuis dans ce pays où elle s'est installée. 3 Jamel Eddine Bencheikh est né à Casablanca en 1930. Sa famille est algérienne. Son père est magistrat ; sa mère est au foyer comme la quasi-totalité des femmes de cette époque. Il passe son enfance et son adolescence au Maroc (Oujda, Rabat, Casablanca) et le quitte après le baccalauréat pour des études supérieures à Lyon puis à Alger. Il revient ensuite à Paris. Les étés de son enfance se passent à Tlemcen,berceau de la famille. Il vient s'installer à Alger en 1962, au moment de l'indépendance, avec sa famille. Il quitte l'Algérie définitivement en 1968 et réside en France où il a vécu sa vie familiale et professionnelle ainsi que sa vie de poète jusqu'à sa mort en août 2005. 4 NancyHuston est née à Calgary en 1953 :Calgary, New York, Paris. L'itinéraire de Nancy Huston, d'origine canadienne anglophone, se décline en trois étapes. Avec, à l'arrivée, vingt-quatre ans de vie et de créationen Franceet en français, commeétudiante (chez Barthes), essayiste (dans la mouvance féministe) et romancière, lauréate en 1996 du Concourt des lycéens, pour Instruments desténèbres (Arles, Actes Sud, 1996). Nancy Huston explique : «C'est en français, à Paris, que j'ai osémes premiers pas dans l'écriture :j'éprouvais un sentiment d'impunité ; mesparents ne liraient pas meslivres. Mais je prenais plus de risques car, hors de sa langue maternelle, on ne Exils productifs | 53 sait jamais quand on est au bord du cliché [...] En 1986, un travail sur l'exil a libéré en moi la nostalgie. En ne parlant, en ne chantant jamais en anglais à mafille,j'ai compris que je perdais une partie de mon enfance. [...] Ma maturité d'écrivain dans la fiction va de pair avec ces retrouvailles avec la langue maternelle ». Nancy Huston,« Français dans le texte », Télérama, n° 2454,22janvier 1997, p. 43. 5 On s'entendra d'emblée sur lefait que cette expression d'« écrivains francophones » est adoptée par commodité de critique car elle désigne un profil d'écrivain grosso modo... repérable. Il est évident que l'appellation est insatisfaisante et irrite beaucoup de ces écrivains. 6 Chahdortt Djavann est née en 1967 en Iran qu'elle quitte au début des années 1990. Elle vit à Paris où elle a étudié l'anthropologie. 7 Texte publié pour la première fois dans La Revue des Deux Mondes en novembre 1991, il a été repris dans d'autres publications ;la plus récente, p. 55 à 72, dans Failles fertiles du poème, Saint-Benoît-duSault , Tarabuste Éditeur, 1999. 8 Op.cit., p. 64-65. 9 Leïla Sebbar, Je ne parle pas la langue de mon père, Paris, Julliard, 2003. 10 Leïla Sebbar et Nancy Huston, Lettres parisiennes. Histoires d'exil, (page de titre interne, autre sous-titre, « Autopsie de l'exil »), Paris, Bernard Barrault, 1986, rééd. (notre éd. de référence), coll. «J'ai Lu », n° 5394/G, coll. Documents,1999. 11 Op. cit.,p. 19. 12 Cescitations, mises bout à bout, figurent commepremier énoncé de chaque chapitre ; elles setrouvent respectivement auxpages...

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