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Survol de la recherche en littératie
- University of Ottawa Press
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INTRODUCTION À une époque où la communication occupe de plus en plus de placedanslesactivitésquotidiennesdesgens,ilfaitnuldouteque lalittératieestnécessaireaudéveloppementdel’individuetdela société.Descompétencesélevéesdanscedomainepermettent,par exemple,d’intégrerplusfacilementlemondedutravail,departiciper activement à la vie en société et de vaquer de façon autonome à ses activités personnelles (Thomas, 1998). La technologie, présentedanslaplupartdessphèresdel’activitéhumaine,accentue davantagel’exigencedeposséderunniveaudelittératierelativement élevé. Selon l’Organisation de coopération et de développement économique(OCDE),prèsdelamoitiédesnouveauxemploisqui sontactuellementcréésdanslessociétésindustrialiséesrequièrent seize années de scolarisation ou plus. Par ailleurs, les instances gouvernementalesdespaysindustrialisésreconnaissentunlienétroit entrelesuccèsdansl’économiemondialeetleniveaudelittératiede lamain-d’œuvre(StatistiqueCanada,1996;1997).Ilsembledonc évidentquedescompétencesélevéesenlittératiesontmaintenant nécessairespourmenerdefaçonautonomeunevieproductiveet satisfaisante. Survol de la recherche en littératie Anne-Marie Dionne et Diana Masny, Université d’Ottawa 87 M ais avant d’aller plus loin, précisonscequenousentendons par le terme littératie. La littératie, ce néologisme qui s’intègre graduellement dans lelangagedel’éducation,viseàrendrecomptedu caractère englobant de la langue et de la culture. Malgré son aspect innovateur, la conception de la littératie a déjà connu des transformations importantes, comme en témoignent les définitions retrouvées dans les documents de l’OCDE. En 1990,l’OCDEdéfinissaitlalittératiecommeétant« l’aptitude à comprendre et à utiliser les formes écritesdelalanguequisontrequisesparlasociétéet/ ouvaloriséesparl’individu».Quelquesannéesplus tard, en 1994, cette définition apparaissait comme étant«l’usagedel’informationimpriméeetécrite pourfonctionnerdanslasociété,pouratteindreses objectifsetpourdéveloppersesconnaissancesetson potentiel ». Enfin, dans un document de l’OCDE publiéen2003,ondéfinitlalittératiecommesuit:«Comprendrel’écrit,c’estnonseulementcomprendre etutiliserdestextesécrits,maisaussiréfléchiràleurs propos.Cettecapacitédevraitpermettreàchacunde réalisersesobjectifs,dedéveloppersesconnaissances etsonpotentieletdeprendreunepartactivedansla société»(Broi,Moreau,SoussietWirthner,2003). Par rapport aux définitions de 1990 et de 1994, cettedernièredéfinitiondel’OCDElaisseentrevoir unevisionplusétenduedelalittératiepuisqu’ony intègreunedimensionderéflexion.Toutefois,ilfaut reconnaîtrequemalgrél’évolutionquel’onobserve dans les définitions de la littératie de l’OCDE, le texteécritdemeurel’élémentcentraldelalittératie. D’autres instances optent pour une vision encore plus englobante de ce concept. C’est le cas du ministèredel’Éducationdel’Ontario(MEO)etde la Fédération canadienne pour l’alphabétisation en français(FCAF). Selon le MEO, la littératie se définie comme l’« ensemble des savoirs communiquer oralement, écrire, lire, rechercher l’information, maîtriser les technologiesdel’interactionetexercerunepensée critique » (Ministère de l’Éducation de l’Ontario, 2003). D’autre part, la FCAF conçoit la littératie commesuit:«Letypeetleniveaudelittératied’un individu se définissent par sa capacité à maîtriser l’écrit pour penser, communiquer, acquérir des connaissances, résoudre des problèmes, réfléchir sursonexistence,partagersacultureetsedivertir. L’individulettrénepeutdoncsedéfinirsansl’écrit. Encequiconcernelasociété,leconceptdelittératie estliéauconceptdeculture»(FCAF,2004). Quellequesoitladéfinitionconsidérée,ilestclair quelalittératiedépasselargementl’acquisitiondes habiletésdelecture,d’écritureetdecommunication orale.Ànotreavis,ladéfinitionadoptéepar...