In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

PORTRAITS DE TRADUCTRICES traduit en disant que c'était un « wonderful book » mais avouait pourtant que le texte était « too profound for général readers » (Melville 1999: 92). Selon Wilde,seule l'élite (dont elle faisait partie bien sûr) pouvait goûter les délices de la production romanesque de Canz. Néanmoins, l'une des conséquences du procès dont on parla beaucoup dans les journaux britanniques et irlandais fut d'attirer l'attention du grand public (les «général readers ») sur la traduction de JaneWildeet sur son activité de traductrice. Contrairement à sa femme, William Wilde refusa de comparaître devant le tribunal et l'absence de son témoignage rendait plus plausibles les allégations de Mary Travers. Jane Wilde prétendit que les déclarations de Maryétaient une pure invention mais qu'elle dérangeait l'opinion publique par ses conceptions jugées laxistes de la conduite morale de son mari. Le procès ne nuisit pas à la carrière professionnelle de William Wilde mais TheFirst Temptation fut le dernier grand projet de traduction entrepris par Jane Wilde. L'unique fille du couple mourut trois ans plus tard en 1867. Isola manifestadès son jeuneâge des aptitudes pour les langues (l'allemand et le suédois) et elle auraitpu suivre les traces de sa mère si elle n'avait pas été victime d'une fièvre mortelle dans sa dixième année. En 1876, William Wilde disparut, et en 1879, Jane décida de déménager à Londres où ses deux fils, Willie et Oscar, étaient déjà installés. Là,elle vécut plutôt dans la gêne, son mariayant tout dépensé et lui ayant laissé peu de biens. Mais elle n'en continua pas moins à tenir salon pendant quelques années encore, recevant ses invités dans la pénombre afin de dissimuler tant bien que mal son dénuement. Elle se réjouissait des succès littéraires et mondains de son fils mais gardait son autonomie intellectuelle en écrivant pour bon nombre de revues et de journaux.Lacondamnation d'Oscar l'affligea profondément, et durant la dernière année de sa vie, elle ne quitta guère sa chambre. L'autonomie, l'Allemagne et la visibilité de latraductrice Jane Wilde avait des opinions sur tout, qu'il s'agisse de l'avenir de la révolution ou de la mode vestimentaire convenant le mieux à une femme de lettres mais, chose étrange, elle ne formula jamaispar écrit ses opinions sur la traduction. Son importance en tant que traductrice réside moins dans ce qu'elle dit sur la traduction que dans ce qu'elle choisit de traduire et dans le contexte plus général entourant ses diverses traductions. Même si toutes les traductions qu'elle a faites pour TheNation n'étaient pas de nature politique, elle était bien cons284 JANE WILDE ciente du pouvoir de la traductioncommeinstrument de propagande. Pourtant, le projet d'affirmation nationale ne fut pas synonyme pour elle d'ethnocentrisme et de nombrilisme mais plutôt d'ouverture sur d'autres situations politiques analogues à celle de l'Irlande. En attirant l'attention des lecteurs sur des œuvres composées dans d'autres langues et visant à développer un sentiment national, elle chercha à élargir les bases intellectuelles et culturelles de l'irrédentisme irlandais . Plus tard,Jane sera mieux disposée envers la couronnebritannique (son fils fréquentait le prince de Galles), mais toute sa vie elle déplorera que le pouvoir économique et politique réel réside à Londres et non à Dublin, en raison des conséquences néfastes que cela avait pour lesIrlandais.Elle exprime son mécontentement vis-à-visde la dépendance culturelle et ce qui s'ensuit au début de son récit de voyage de 1884, Driftwood to Scandinavia. Après avoir décrit les liens historiques ayant uni l'Irlande et le Danemark, elle se dit attristée de l'état actuel de la situation : But ail relationship between Ireland and Denmark, throughlove or fighting, literature or commerce, has long since ended. Now not a Dane lives in Dublin. The race seems extinct; not a Danish teacher can be had, and no passenger ship leaves an Irish port direct for Copenhagen, nor indeed any other place,except thé mailsfor England, We Irish on/yimport coal and export cattle and live wholly dépendent on another peoplefor thé means of transit, should...

Share