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Les immigrants préférés d'accueil et ceux qui étaient restés dans le pays de départ. Ce réseau facilite la diffusion des renseignements et la recherche d'occupation, ainsi que les investissements en argent ou en travail65 . Enfin, depuis quelques années, les historiens redécouvrent l'importance des contraintes économiques, en particulier à l'échelle mondiale, sans renoncer toutefois aux acquis des décennies précédentes. José C. Moya résume bien la situation actuelle : « Perhaps thé most distinguishing characteristic of récent studies of immigration lies in their homocentric nature. They hâve questioned deterministic théories that portray immigrants as helpless pawns moved from one place to another to satisfy thé need of impersonal world Systems or classes. Instead, thèse studies hâve elevated thé status of thé immigrants to that of active participants in thé process. They présent émigration as thé accumulation of thousands of personal décisions taken in thé face of other options ». Il ajoute cependant : « it became increasingly apparent that émigration represented more than thé sum of personal décisions. Departures did not peak in Spain when they did simply because people decided to leave ». Les historiens doivent donc s'interroger maintenant sur « thé intersection and tension between individual agency and larger historical forces »66 . Moya rapporte dans son étude une série de données qui démontrent que les études des années 80 ont certes souligné des phénomènes importants, mais en oubliant des facteurs qui pouvaient nuancer leurs thèses. Si par exemple les jeunes migrants espagnols étaient plus alphabétisés que les gens du même âge qui restaient en Espagne, tout au contraire, les émigrants les plus vieux étaient beaucoup plus illettrés que ceux de leur âge qui ne partaient pas. Moya se demande dès lors s'il n'y a pas dans la migration espagnole une division selon l'âge : pour les jeunes, migrer serait une aventure et un moyen de s'enrichir tout en aidant leur famille ; pour les plus âgés, le départ serait au contraire une « acceptance of defeat »67 . 65 Fernando J. DEVOTO, « Qualcosa di più sulle catene migratorie degli italiani in Argentina », Società e storla, 52 (1991), p. 417-432; idem, Le migrazioni italianc in Argentina. Un saggio interprétative, Napoli, L'Officina Tipografica, 1994 (Istituto Italiano per gli Studi Filosofici, Seminari di Storia, 5) ; Maria BJERG et Hernân OTERO (éds.), Inmigraciôn y redes sociales en la Argentina moderna, Tandil, CEMLA - ŒHS, 1995 ; Ronald ESCOBEDO MARSILLA et al., Emigration y redes sociales de los vascos en America, Vitoria-Gasteiz, Servicio Editorial Universidad de] Pais Vasco, 1996. Pour la théorisation du phénomène des networks, Fortunata PlSELLI (éd.), Reti. L'analisi di network nclle scicnze sociali, Roma, Donzelli, 1995 et idem, « II network sociale nell'analisi dei movimenti migratori », Studi Emigrazione, 125 (1997), p. 2-16. Il y a aussi une intéressante application économique : Alejandro PORTES et al. (éds.), The Economie Sociology of Immigrations: Essays on Networks, Ethnicity, and Entrepreneurship, New York, Russell Sage Foundation, 1995 et Jean-Pierre CASSARINO, The Théories of Ethnie Entrepreneurship and thé Alternative Arguments of Social Action and Network Analysis, Florence, European University Institute, 1997 (Political and Social Sciences Department,Working Papers 97/1). 66 José C. MOYA, Cousins and Strangers: Spanish Immigrants in Buenos Aires, 1850-1930, Berkeley, University of California Press, 1998, p. 5. 67 Ibid., p. 93. On retrouve des conclusions semblables dans Kristian HVIDT, Flight to America: The Social Background of 300,000 Danish Emigrants, New York, Académie Press, 1975, et Anna RECZYNSKA, For Brcad and a Bcttcr Future. Emigration from Poland to Canada 1918-1939, Toronto, MHSO, 1996. 20 Une histoire en devenir Une histoire en devenir L'analyse des mouvements migratoires connaît donc actuellement une importante évolution ou, plus précisément, elle poursuit son évolution. Qu'en est-il du côté belge ? L'ouvrage de Morelli montre combien il est important de critiquer et de réécrire « l'histoire inculquée», de repenser les rapports entre histoire nationale et histoire de l'émigration. Jean Stengers avait déjà démontré comment replacer l'émigration dans la genèse économique de la Belgique68 . Ginette Kurgan-van Hentenryk et ses collaborateurs, ainsi que Jean Puissant ont pour leur part mis en exergue les liens entre question sociale et question ouvrière en Belgique et au Canada6 " ,69 II reste cependant à rappeler...

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