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312 John N. Lavis ché principal avec les médecins. Après le jeu des dénonciations réciproques entre les représentants du gouvernement fédéral et des provinces, l'autre préoccupation la plus pressante au Canada est l'inaptitude des représentants des gouvernements provinciaux et des associations de médecins de concilier les fortes aspirations des médecins en matière d'autonomie professionnelle (qui répond à un objectif social important) et les fortes préférences exprimées par de nombreux groupes (y compris certains médecins) en faveur de modèles organisationnels qui facilitent l'accès à un éventail complet de soins de santé, à des mécanismes de financement qui comportent des incitations à l'établissement de modèles de prestation de services par équipe et de soins fondés sur des résultats de la recherche et des innovations technologiques qui permettront d'améliorer la qualité des pratiques de prescription de médicaments. Une réforme significative des soins primaires est difficile à réaliser lorsqu'on n'accorde pas d'attention à la question de l'autonomie professionnelle. Un engagement crédible entre les gouvernements provinciaux et les associations de médecins devrait préciser les éléments proposés d'un nouveau marché principal avec les médecins. Par exemple, l'engagement devrait préciser les modèles organisationnels à l'intérieur desquels les médecins fonctionneront, les mécanismes de financement qui serviront à payer leur rémunération, la technologie à laquelle ils auront accès, les conditions de travail auxquelles ils peuvent s'attendre , les frais de transition uniques qui seront couverts et la nature de la responsabilité qu'ils assumeront pour la performance du système de soins primaires que les représentants des gouvernements provinciaux et la population sont raisonnablement en droit de s'attendre. Des esprits créateurs dans les ministères provinciauxde la Santé et les associations de médecins peuvent certainement concocter un engagement qui fera en sorte que les avantages politiques pour les gouvernements provinciaux seront du même ordre que les avantages professionnels et financiers obtenus par les médecins. La troisième piste comporte une planification dès maintenant des moyens d'améliorer les possibilités et de réduire les contraintes pour la prochaine série de réformes des soins de santé en investissant dans la formation de nouveaux groupes (p. ex., des associations de soins infirmiers et de soins à domicile)pour leur permettre d'acquérir lesconnaissances , lescompétences et lesressources politiques nécessaires pour faire contrepoids à l'influence d'élites politiques privilégiées par les réformes passées et actuelles.Comme les associations de médecins l'ont L'influence des élites politiques sur la réformedes soins de santé 313 sibien démontré au coursdes 30dernières années, des groupes peuvent acquérir les connaissances, les compétences et les ressources politiques nécessaires pour occuper la place créée pour eux. Mais, compte tenu de l'absence traditionnelle de possibilités pour les autres groupes de contribuer aux débats sur les réformes qui mettent en cause les marchés principaux avec les médecins et les hôpitaux, il faudra procéder à des investissements proactifs dans la formation pour permettre à ces groupes de se rattraper (Rachlis et Kushner, 1994).Des investissements dans des fonds de recherche en sciences infirmières et en transfert des connaissances, comme celui qui existe à la Fondation canadienne de la recherche sur les services de santé, représentent un pas dans la bonne direction. Conclusion Deux marchés politiques, en place dans les deux cas depuis plus de 30 ans, ont eu une influence profonde sur l'orientation du système de soins de santé au Canada. Des changements qui auraient modifié significativement le marché politique avec les médecins n'ont pas vu le jour. Et des changements qui auraient modifié considérablement le marché politique avec les hôpitaux ont aussi échoué en bonne partie, même si les associations d'hôpitaux ont perdu une partie de leur capacité, déjà limitée, d'influencer les représentants des gouvernements provinciauxau cours de cette période. Compte tenu des appels nombreux et soutenus en faveur d'une réforme significative des soins de santé au Canada de la part de commissions, de groupes de travailet de la population canadienne, le temps est peut-être venu d'agir en s'inspirant de ce que nous...

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