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Jean-Marc Gachelin ' I défie thé pope and ail his lawes, and if God spare my life, ère manye yeares I wyl cause a boy that dryveth thé plough shall know more of thé Scripture then thou doest.' (Réponse de Tyndale à un adversaire, cf Taillé 1985 : 548, et Weigle 1969 : 33) 1. Quelques remarquesliminaires I I n'est pas rare que traduction et tradition s'opposent. Juifs et Musulmans préfèrent s'en tenir à la langue d'origine, l'hébreu et l'arabe étant ainsi considérés comme des langues sacrées. Jusqu'à la Bible de Jérusalem (1966), l'Eglise Catholique a de semblable façon «sacralisé» la Vulgate (Ve siècle) de Jérôme, révérant ainsi le texte de la langue-cible, le latin, comme s'il s'était agi de celui des langues-sources, l'hébreu et le grec. La traduction diachronique interne, c'est-à-dire d'un stade X au stade Y d'une même langue, n'est pas toujours appréciée non plus. Même si les émeutes provoquées à Athènes en 1901 par la publication du NT1 en grec démotique Abréviations utilisées : (outre AT. Ancien Testament, et NT. NouveauTestament) AV. Authorized Version. 1611 - RV. Revised Version. 1885 - ASV. American Standard Version. 1901 - RSV. Revised Standard Version- 1952 - NEB. New English Bible. 1970- NIV. NewInternational Version- 1978 - NTS. New Testament in Scots. 1985 - NRSV. NewRevised Standard Version. 1990 SOUS L'INVOCATIONDE WILLIAM TYNDALE LES BIBLESDE LANGUES ANGLAISE ETECOSSAISE 1 46 JEAN-MARC GACHELIN constituent un cas exceptionnel, on sait que dans le monde anglican actuel certains pasteurs donnent toujours leur préférence à l'AV de 1611. La Réforme est l'âge d'or de la traduction biblique en langues dites vulgaires. Remarquable rencontre de deux courants complémentaires, un respect nouveau à travers l'Europe pour les langues modernes, et une connaissance sérieuse de l'hébreu et du grec. Néanmoins, ce qui est vrai de la presque totalité des Bibles anglaises depuis Tyndale ne l'est pas du point de départ, la traduction allemande de Luther ayant été faite à partir de la Vulgate. Par ailleurs, c'est aux Bibles protestantes que l'on doit la standardisation du gallois et du finnois modernes. Les pays dont la langue ne fut pas ainsi enrichie, consacrée, par une traduction biblique, allaient se trouver dans une situation d'infériorité culturelle : il existe un parfait parallélisme entre l'anglicisation de l'Ecosse et la danification de la Norvège, chacun de ces pays s'étant vu imposer une Bible rédigée dans une langue génétiquement proche mais étrangère, l'anglais et le danois. Aux XIXe et XXe siècles, la Bible est traduite en divers dialectes et langues minoritaires. La motivation est encore évangélique (on pense au rôle de la British and Foreign Bible Society et à l'intérêt de Nida pour les langues amérindiennes), mais elle n'est parfois que strictement linguistique, comme chez Louis-Lucien Bonaparte (au XIXe siècle), l'un des fondateurs de la dialectologie en Europe occidentale, qui fit traduire des parties de la Bible en divers dialectes anglais, écossais, français et italiens. Il est également typique que le NTS (1985) soit l'œuvre d'un agnostique, dont seul l'amour de l'écossais le poussa à faire cette traduction. 2. Du vieil-anglais à Fanglo-américain et à l'écossais Dès le vieil-anglais, divers psaumes furent traduits, et les Evangiles le furent au début du XIe siècle. Taillé (1985 : 134) voit là ce qui sera plus tard« l'une des occasions du schisme protestant ». Si cette étude est mise « sous l'invocation de W. Tyndale », c'est parce que celui-ci devrait être considéré comme le patron des traducteurs (vers ou à partir de l'anglais), de la même façon que, selon Larbaud, Jérôme serait le patron des traducteurs en général, toutes langues confondues. Cela dit, il est erroné d'affirmer que « la Bible anglaise elle-même, en dépit de tous les remaniements et de toutes les approximations au texte hébreu, rejoint, à travers Wiclef, la Vulgate» (Larbaud 1986 : 54). Il convient de « rendre à César ce qui est à César » (Mat 22 : 21), car le NT de Tyndale (1525) et son AT non terminé (1530) ne sont en rien des « remaniements...

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