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CHAPITRE PREMIER Histoire du mouvement desfemmes rurales LES GROUPES DE FEMMES Women's Institutes (WI) Canada II faut retourner à la fondationdes Women's Institutes en 1897 pour bien comprendre ce qui a amené la formation des cercles de fermières en Amérique et en Europe. Au Canada, c'est à la province de l'Ontario que revient l'honneur d'avoir tenté, pour la première fois dans l'histoire, de regrouper les femmes rurales dans une association ayant pour but d'enseigner aux femmes et auxjeunes filles les arts ménagers et les spécialités de la petite industrie agricole : l'aviculture,l'apiculture et le jardinage. En 1997, le Women's Institutea célébré son centièmeanniversairede fondation. Afin de souligner l'événement, la Fédération ontarienne du Women's Institute (WI) a confiéà Linda Ambrose la tâche de retracer l'histoire et de décrire les réalisations des WI en Ontario. Dans le magnifiquelivre intitulé For Home and Country: The Centennial History ofthe Women's Institutes in Ontario, publié en 1996, le premier chapitre, « Organizing Women: The Early Founders to 1904 »,aété notre principale source de renseignements sur l'émergence du mouvement des femmes rurales anglophones en Ontario. Comme Ambrose le signale, la plupart des écrits sur l'histoire des Women's Institutesrapportent la dureépreuve qu'a subie, au mois d'août 1889, Adelaide Hoodless, celle que les membres considèrent comme la 11 AU FIL DES ANS fondatrice des WI en Ontario. Elle perdit un enfant de quatorze mois, en pleine canicule, après lui avoir fait boire du lait cru. Très affligée par la mort de l'enfant due àsonignorance enmatière d'hygiène alimentaire, elle se fit la réflexion qu'il devait y avoir des milliers de femmes qui, comme elle, ignoraient les règles de base d'une saine alimentation. Son épreuve fut à l'origine de sa croisade en faveur de l'enseignement des arts ménagers dans les écoles. Elle constatait que, depuis la mécanisation des fermes, ladivision sexuelle du travail avait relégué les femmesà la maison et qu'il était important de leur offrir la possibilité d'accroître leurs connaissances en sciences ménagères1 . Adelaide Hoodless était membre de deux nouvelles associations : le National Council for Women et la Young Women Christian Association (YWCA). Alors qu'elle présidait la YWCA, elle fonda une école ménagère, mais, faute de fonds pour la faire fonctionner,elle dut renoncer à son projet. Adelaide Hoodless faisait partie de la bourgeoisie de Hamiltonet elle avait donc letemps de s'occuper de loisirs et de bénévolat. Elleprononçait des conférences dans cette région de l'Ontario, en vue d'amener les commissions scolaires àenseigner l'économie domestique dansles écoles. Ses conférences devaient répondre au désir croissant des femmes d'améliorer leurs connaissances dans ce domaine,car elle était invitéepar des groupes à les entretenir sur la valeur nutritive des aliments et l'importance d'une bonne hygiène familiale. C'est à l'occasion d'une de cesconférences, en 1896, queErland Lee, qui assistait à une réunion de l'Agricultural and Expérimental Union,au Ontario Agricultural Collège à Guelph, entendit Hoodless. Il crut qu'il serait avantageuxque lesfemmesde sonvillagel'entendent. Toutefois, les membres du Farmers' Institute de Stoney Creek dont il était le secrétaire n'étaient pastous disposés à avoiruneconférencièreàleurréunion.Erland Lee insistaet Adelaide Hoodless fut invitée. L'année suivante,le 12 février 1897, à l'occasion du «Ladies Night » annuel, elle vint parler à un groupe de femmes de Stoney Creek qui accompagnaient leurs marisou leurspères, membresdu Farmers' Institute. Elle fut précédée d'un conférencier qui vanta les mérites d'une bonne alimentation pour les veaux. Adelaide Hoodless traita de saine nutrition pour les familles rurales et de couture. Après sa conférence, avec la complicité de Erland Lee, elle proposa aux femmes d'établir une section d'économie domestiquequi serait affiliée au Farmers' Institute demanière à faire reconnaître leur mouvement par le ministèrede l'Agriculturede l'Ontario. The Agriculture and Arts Act de 1895, amendé en 1896, autorisait la création de nouveaux types d'organisations agricoles à la condition qu'elles s'emploient à améliorer l'éducation et la vie rurale2 . L'amendement permettaitàunenouvelleassociationde demander son affiliation à ungroupe déj...

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