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INTRODUCTION Selon unecertaine tradition, les cercles de fermières francophonesen Ontario ont été fondés en 1937 à Rockland dans l'Est ontarien, lors d'un congrès de l'Union des cultivateurs franco-ontariens (UCFO). Mgr GuillaumeForbes, archevêque d'Ottawa, aapprouvé l'établissement d'une association francophone, catholique et professionnelle pour les femmes rurales francophones de la partie ontarienne du diocèse, organisée selon les principes du syndicalisme agricole. Ducôté québécois de larivière des Outaouais, depuis 1921, les femmes rurales du diocèse d'Ottawa avaient choisi d'adhérer aux cercles de fermières dirigés par le ministère de l'Agriculture du Québec. L'archidiocèse d'Ottawa englobe les deux rives de la rivière des Outaouais et est partagé entre la province de Québec et celle de l'Ontario. La partie du diocèse d'Ottawa qui nous concerne a cent vingt milles de longueur, allant des chutes Chaudières jusqu'au Saint-Laurent. Jusqu'en 1986, ces quelques éléments de l'histoire des cercles de fermières francophones en Ontario étaient tenus pour acquis. Or, lorsque les fermières de Prescott et Russell ont commencé à préparer les célébrations du cinquantième anniversaire de fondation de l'Union culturelle des Franco-Ontariennes (UCFO), autrefois l'Unioncatholique des fermières de la province d'Ontario (UCF), des discussions se sont élevées entre les dirigeantes des cercles de Clarence Creek et de Wendover, situés dans l'Est ontarien.Les deux cercles revendiquaientla fondation du premier cercle de fermières de l'Ontario. Or, les documents du cercle de Wendover avaientété détruitsdans un incendie. Les membres du cercle de Wendoverfondaientleur prétention sur une déclaration de la présidente générale, Marie G. Senécal, qui, dans un avis de convocation d'un congrès de fermières en 1945, affirmait : « Le comité exécutif a choisi la paroisse de Wendover parce que c'est dans cette belle paroisse 1 AU FIL DES ANS que s'est organisé le premier cercle de notre section féminine de l'Union catholique des cultivateurs franco-ontariens (UCCFO), le 16 mai 19371 . » D'autre part, Clarence Creek exhibait le procès-verbal de la réunion de fondation de leur cercle, le 1er avril 1937. Il fallait donc trouver d'autres documents pour pouvoir établir réellement qui avait fondé le premier cercle de fermières francophones en Ontario. Dans le vif du débat, les dirigeantes vinrent s'adresser à moi. Elles savaient queje m'intéressais à l'histoire des cercles de fermières. Je décidai de les satisfaireen en faisant le sujet de cet ouvrage. Pendant deux ansje me consacrai à la recherche qui est à l'origine de ce livre. Je mentionnerai ici que, à ma grande surprise, j'ai découvert dans les fonds d'archives de l'hebdomadaire La Feuille d'érable, déposés au Centre de recherche en civilisation canadienne-française (CRCCF) à l'Université d'Ottawa, qu'en 1936 il existait déjà des cercles de fermières francophones dans les comtés de Kent et d'Essex, situés dans le sud de la province. Les fermières de Prescott et Russell n'avaient donc pas fondé les premiers cercles de fermières francophones en Ontario. De plus, au moment de leur fondation, le 25 janvier 1936, les fermières de Kent et d'Essex avaient choisi le nom d'Union des fermières de Kent et d'Essex2 . Un compte rendu d'un congrès des cultivateurs des comtés de Kent et d'Essex, dans Le Droit du 2 février 1937, fait mention du groupe : La première journée, mercredi, est consacrée à l'Union des Fermières, fondée l'an dernier comme auxiliaire de l'Union des cultivateurs de Kent et Essex. L'année suivante, le 27 octobre 1937, les fermières de Prescott et Russell ont créé des cercles appelés cercles d'arts ménagers, section féminine de l'Union des cultivateurs franco-ontariens de Prescott et Russell3 . La célébration des fêtes du cinquantenaire a dû être devancée d'une année, en 1986, et le rôle de pionnier joué par les femmes de la région de Kent et d'Essex y a été souligné. L'histoire des cercles de fermières en Ontario était donc en partie à refaire. C'est...

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