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269 Chapter Eighteen Méthode de Reconstitution des Procédés de Traitement des Peaux en Préhistoire Premières Applications Archéologiques Sylvie Beyries and Veerle Rots Abstract From Hide Working Ethnoarchaeological Cases to MAcro- and Microwear Analysis: First Applications to the Magdalenian Site of Verberie. Following a successful experiment demonstrating how hafting could influence the way a tool worked, a method was developed for analyzing hide working. The goal was to identify the types of haft used and the hide positions during the processing, using a detailed analysis of the microwear traces on the working edge and on the tool’s surface. Precise observations were performed on eight groups (Siberian Tchoukches, Athakaspans of British Columbia, Ethiopian Konso and Gamo) that still work dry or slightly humid hide with stone tools. A microwear characterization could be built according to the gesture, the tool position and hafting presence or absence. The criteria used are the microwear location, their extension and intensity, the condition and the width of the active working edge, and the hide state (humid or dry). Eight different cases could be identified and are displayed in a comparative table. In applying a regressive mode of reasoning based on the criteria defined in the comparative table, it could be proved that the processes used at Verberie did not required a structure to keep the hide stretched, and that there were light procedures that did not clutter the activity areas and resulted in light loads to carry away. Introduction En 1941, dans la première édition de L’Homme et la Matière, A. Leroi-Gourhan (1971) a démontré qu’un outil ne pouvait être appréhendé exclusivement à travers sa partie active. La majorité des outils n’acquièrent toute leur efficacité que par leur insertion dans 270 From Today to Yesterday: Ethnographic Comparisons un manche. En 1957, en posant les fondements de la tracéologie, S. A. Semenov (Semenov 1964), à la suite de nombreuses expérimentations, confortait cette idée. En 1987, la conf érence organisée par D. Stordeur (Stordeur 1987), “La main et l’outi: manches et emmanchements préhistoriques,” avait pour but de montrer que l’outil et son manche devaient être appréhendés comme un tout. Les présentations mirent clairement en évidence qu’un outil ne pouvait donc être dissocié de son manche. Sa conception “était étroitement liée à la préhension et aux gestes à effectuer”; il s’agissait d’un système. La difficulté consistait à comprendre les relations existant entre les différents éléments de ce système. Pour tenter de réduire le problème, en 1990 F. Collin et P. Jardon mirent en place une expérimentation où 360 grattoirs furent utilisés pour travailler des peaux. Les manches dans lesquels étaient insérés ces grattoirs avaient des morphologies variées et étaient utilisés par différentes personnes. L’objectif de ce travail était “d’évaluer la variabilité des paramètres qui peuvent intervenir dans un geste techniques précis et leurs répercussions pour le développement des traces d’usures produites par une matière spécifique sur les grattoirs” (Collin and Jardon-Ginder 1993). Les résultats de cette expérimentation imposant une logistique importante furent limités. Une des principales conclusions indiquait que la difficulté d’interprétation des gestes techniques venait de la quantité de variables à appréhender en particulier les facteurs individuels et la position de la peau durant son traitement. Plus récemment, Veerle Rots montra qu’en se fondant sur un travail expérimental systématique et avec une méthodologie adaptée, il était possible de déterminer à partir de la combinaison des traces macro- et microscopiques réparties sur la surface d’un outil s’il avait été emmanché et dans quels matériaux: bois, os, cuir, liens… (Rots 2002a, 2002b, 2002c, 2003, 2004; Rots and Vermeersch 2004). L’article qui suit s’attache à démontrer pourquoi le choix d’un manche influence le mode de fonctionnement d’un outil. Nous identifierons également le rôle des autres variables à prendre en compte. Pour étayer cette étude, nous prendrons l’exemple du travail du cuir traité avec des grattoirs en pierre. Les exemples exposés seront choisis parmi des groupes travaillant encore aujourd’hui la peau avec des tranchants de pierre. Il s’agit d’observations effectuées, en Colombie Britannique (Canada) (Beyries 1997, 1999), en Sibérie...

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