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Complicating Childhood: Gender, Ethnicity, and “Disadvantage” within the New Zealand Children’s Health Camps Movement
- Wilfrid Laurier University Press
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Saillant, Accoucher autrement. Repères historiques, sociaux et culturels de la grossesse et de l’accouchement au Québec (Montréal : Editions St Martin, 1987). Le principal décalage finalement se trouve dans le fait que les populations vietnamiennes n’étaient pas préparées à recevoir d’un seul coup ces nouvelles visions non seulement coloniales (donc dans une certaine mesure imposées et dirigistes) mais occidentales. Le prosélytisme de la médecine dite moderne dans ce contexte ne pouvait alors qu’entraîner des réticences, surtout lorsqu’il contrevenait à des règles socioculturelles bien établies. 15 Voir sur ce point : Do Lam, «La prémastication du riz», dans La mère et l’enfant, p. 155–156. 16 Les premiers taux moyens de mortalité infantile calculés par ces médecins ne pouvaient effectivement qu’attirer l’attention et révéler l’urgence de mesures spécifiques . Ces taux, d’environ 400 décès pour 1 000 naissances, étaient loin devant ceux de la métropole où, en moyenne de 150 pour 1 000, ils continuaient pourtant de mobiliser les esprits médicaux et hygiénistes. Si, à Paris, ville de mortalit é infantile par excellence, il pouvait encore varier en 1860 entre 20 % et 80 %, il restait plus proche des 20 % au tournant du XXe siècle (Rollet-Echallier, La politique de la Troisième République, Paris : Presses Universitaires de France/INED, 1990). 17 Le tétanos ombilical, ou néonatal, est consécutif à une coupure du cordon ombilical dans des conditions d’antisepsie et/ ou d’asepsie inadaptées ou inexistantes permettant l’introduction du bacille de Nicolaïer. L’affection a de quoi intriguer et mobiliser les médecins coloniaux. En premier lieu, parce qu’elle n’existe pas dans les statistiques de morbidité infantile métropolitaine; deuxièmement parce que, à l’inverse d’autres affections infantiles, le tétanos est, avec un minimum d’hygi ène, facilement évitable. Il reste intéressant de préciser que cette affection néo-natale n’a pas disparu pour autant (ou a-t-elle réapparu?), restant dans de nombreux pays en développement un problème important de santé publique, entre autres en Asie du Sud-est. Le Vietnam reste d’ailleurs parmi les pays touch és par cette affection (A. Galazka, F. Gasse, R. Henderson, «Neonatal Tetanus and the Global Expanded Programme of Immunization», dans Maternal and Child Care, p. 109–123). 18 Ce travail permet aussi de mesurer le fossé que certains auteurs dénoncent entre les traditions locales et la médicalisation dont ils sont les agents, faisant des réticences des femmes et de leur entourage le symptôme révélateur de cette incompr éhension mutuelle. Voir à titre d’illustration : Dr Bonifacy, «Certaines croyances relatives à la grossesse chez les divers groupes ethniques du Tonkin», Bulletin de l’Ecole Française d’Extrême-Orient (BEFEO) 7 (1907); et Dr Duvigneau, «La grossesse , l’accouchement et le nouveau-né chez les Annamites à Hué», Annales d’Hygi ène et de Médecine coloniale (AHMC) 10 (1907). 19 Cette entreprise lui tiendra d’ailleurs longtemps à cœur comme le montrent ses nombreuses interventions et publications dans le domaine tout au long de sa carri ère outre-mer. Citons : «La surveillance de la natalité indigène, de la prophylaxie du tétanos ombilical à Saigon, 1905–07», AHMC 11 (1908) : 72–85; «La prophylaxie du tétanos ombilical à Saigon», dans Comptes-rendus du 2e congrès de la Far Eastern Association for Tropical Medicine, Hong Kong, 1913, p. 251–262; et René Montel et Tran Van An, «Sur la mortalité infantile en Cochinchine. Notes statistiques sur la mortalité infantile de la ville de Saigon», Bulletin de la Société Médico-chirurgicale de l’Indochine (BSMI) 11 (novembre 1926) : 572–576. 20 Dr. Montel, «Notes d’hygiène et de démographie : pourquoi doit-on faire de l’assistance medicale en Indochine» BSMI 60 (1911) : 15. 260 LAURENCE MONNAIS 21 «C’est en apprenant aux enfants ce qu’est une maladie infectieuse et comment on s’en préserve, c’est en enseignant aux fillettes leurs devoirs de futures mères et tout ce que l’on a appelé du nom pompeux de puériculture, c’est en insistant surtout sur les soins à donner aux nourrissons, que l’on formera des générations saines et robustes, esprits sains dans des corps sains, aptes à se défendre intelligemment contre les causes des maladies. Cette...