Calling for Change: Women, Law, and the Legal Profession

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25 CHAPTER 2« ÉGALITÉ, DIVERSITÉ ET IMPUTABILITÉ » DANS UNE SOCIÉTÉ NÉO-LIBÉRALE : LA MULTIPLICITÉ DES ANGLES Nathalie Des Rosiers* Il y a dix ans, Les assises de la réforme : Égalité, diversité et responsabilité1 [le Rapport Wilson] proposait un agenda ambitieux de réformes visant à assurer une profession juridique exempte de discrimination à l’égard des femmes. Les recommandations touchaient les facultés de droit, la pratique privée, les ministères et sociétés commerciales employant des avocats et avocates, les tribunaux administratifs, les barreaux provinciaux et le pouvoir judiciaire. Mon propos n’est pas de présenter une évaluation de la mise en œuvre du Rapport Wilson, mais de discuter des nouveaux contextes d’examen de la profession juridique et de l’égalité. Dans une première partie, je décrirai comment le Rapport Wilson était un modèle de recommandations destinées à tous les acteurs sociaux. En ce sens, il reflétait bien comment les questions d’égalité doivent dépasser une analyse bornée à l’État ou aux instruments traditionnels de revendication des droits de la personne. Je soulignerai néanmoins quelques aspérités du terrain de la lu
e égalitaire en rapport avec deux phénomènes dont l’influence n’avait peut-être pas été suffisamment mesurée il y a dix ans, c’est-à-dire, l’écart grandissant entre riches et pauvres – même au sein de la profession juridique – et le désengagement de l’État. À cet égard, il me semble important de noter les difficultés d’apprécier l’effet de la féminisation de la profession d’avocate sur les autres femmes du droit, les secrétaires et les parajuristes. La deuxième partie de ce
e analyse traitera des nouveaux défis égalitaires auxquels font face la profession juridique qui ne sont pas beaucoup touchés par le rapport Wilson mais qui deviennent de plus en plus essentiels, à savoir la transformation du rapport avec la cliente. 26 The Changed Context for Women A. ÉGALITÉ ET LIEUX DE POUVOIR Le Rapport Wilson était un modèle de rapport sans pair pour son époque. Le rapport présentait une approche globale face à la recherche de l’égalité et proposait des mesures concrètes destinées à soutenir un changement de culture au sein de la profession juridique. Il n’était pas suffisant de parler d’accroître le nombre des femmes dans la profession : il fallait s’assurer qu’elles y soient à l’aise et qu’elles puissent contribuer à la pleine mesure de leurs talents. Je pense qu’on doit continuer d’admirer la diversité et la créativité des mesures recommandées dans le Rapport Wilson : - Revue de salaires (Recommandation 9.6.); - aide juridique adéquate en matière de pratique du droit de la famille; - invitation à la revue périodique (Recommandation 8.2); - recherche statistique pour combler les déficits informationnels (Recommandations 10.4,12.9, etc.); - amélioration des mécanismes de dénonciation de la discrimination (Recommandation 12.4); - reconnaissance du lien entre les responsabilités familiales et la pratique du droit (Recommandation 5.38); - affirmation du pouvoir des avocates (Recommandation 5.7); - élargissement des cadres d’imputabilité (Recommandation 12.7); - reconnaissance de l’interaction entre les perceptions du grand public et la réalité de la pratique du droit (Recommandation 12.24); - démonstration du rôle de leadership d’institutions (Recommandation 12.20); - encouragement à la modélisation : les institutions doivent actualiser ce qu’elles prêchent, et doivent démontrer par leurs propres actions leur engagement envers les valeurs d’égalité (Recommandation 12.19). Autant d’outils qui reflètent bien la nécessité d’une multitude de points de pression et d’actions pour perme
re une progression vers l’égalité réelle. Le Rapport Wilson continue d’être une inspiration pour celles qui travaillent dans la réforme du droit et dans la promotion de transformations sociales. Il a bien ciblé l’ensemble des lieux de pouvoir qui devaient être transformés pour viser une égalité vécue. Dix ans après, on peut noter évidemment les progrès ainsi que le désavantage de travaux comme ceux du comité Wilson – en particulier Égalité, diversité et imputabilité 27 en rapport avec leur caractère éphémère. Faute de conférences comme celles-ci, le Rapport Wilson risque de tomber...