Abstract

Abstract:

Cet article réévalue le modernisme esthétique incarné par André Gide et par La nouvelle revue française au prisme de l’opposition civilisationnelle entre “races latines” et “races germaniques” et de la guerre religieuse entre catholicisme et protestantisme qui divisent le champ littéraire français au tournant du vingtième siècle. L’idéal gidien d’une “littérature pure”, qui consacrerait l’autonomie de la sphère esthétique, émerge de ces guerres de races et de religions, et doit beaucoup à la différence protestante de Gide. C’est à partir de celle-ci que peut se saisir pleinement son positionnement, tandis qu’il s’efforce, dans le cadre d’une réaction nationaliste qui expulse tous ses autres de la littérature et de la “race” françaises, d’affranchir l’œuvre d’art de la détermination de l’identité et de la matérialité de la race.

pdf

Share