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Reviewed by:
  • Homelands and Empires: Indigenous Spaces, Imperial Fictions, and Competition for Territory in Northeastern North America, 1690-1763 by Jeffers Lennox
  • Gregory Kennedy
Lennox, Jeffers – Homelands and Empires: Indigenous Spaces, Imperial Fictions, and Competition for Territory in Northeastern North America, 1690-1763, Toronto, University of Toronto Press, 2017, 334 p.

Cet ouvrage apporte une contribution fondamentale à nos connaissances sur la lutte territoriale dans le nord-est de l'Amérique du Nord avant le traité de Paris (1763), c'est-à-dire avant la conquête de la Nouvelle-France. La confrontation des différentes visions de ce pays est au cœur de l'analyse, les Amérindiens voyant là leurs terres ancestrales et les Européens, des possessions impériales. Lennox affirme qu'il s'agit d'une histoire liée à l'expansion européenne et à la résistance amérindienne, histoire complexe parce que « empires and Indigenous peoples fought both against each other and among themselves, and struck alliances as necessary » (p. 4). Bien définir et faire reconnaître les frontières d'un pays s'avère un élément incontournable, mais presque impossible à réaliser dans cette zone frontalière contestée (p. 7). Les communautés wabanakis, particulièrement les Mi'kmaq, occupent un rôle d'avant-plan dans l'ouvrage et, de ce fait, Lennox contribue à équilibrer une historiographie trop souvent teintée d'une mentalité colonialiste. Pourtant, il importe de souligner que l'analyse du pouvoir d'agir amérindien reste limitée en raison d'un corpus de sources officielles essentiellement européen. Ce n'est pas vraiment une histoire amérindienne, mais plutôt une étude des représentations des Mi'kmaq dans l'imaginaire européen et au sein des alliances. Lennox maîtrise bien son objet d'étude : son analyse de la cartographie qui vient étayer les diverses affirmations territoriales est impressionnante. Par exemple, l'analyse de la situation du poste de pêche à Canso démontre la diversité d'interprétations et le pragmatisme derrière toute revendication (p. 68-70).

Dans un premier temps, Lennox effectue une synthèse remarquable de la viabilité des colonies, du pouvoir des communautés amérindiennes et des rapports entre les différents acteurs dans la région de 1690 à 1709. Dans Acadia, Maine and New Scotland: Marginal Colonies in the Seventeenth Century (1981), John Reid avait déjà souligné que les Wabanakis détenaient la balance du pouvoir à cette époque. Mais Lennox renseigne davantage le lecteur sur les modalités mises en place par les Français pour régir la reconnaissance des alliances tissées avec le [End Page 241] peuple amérindien en fonction de leur pouvoir dans différents pays bien délimités (p. 43-45). Dans son deuxième chapitre, Lennox discerne les conséquences de la capitulation de Port-Royal (1710) et du traité d'Utrecht (1713). Il met en relief la période difficile qui a suivi la fin de la guerre européenne, en s'intéressant par exemple à une nouvelle guerre entre les Wabanakis et les Britanniques, puis à la première d'une série de traités de paix et d'amitié (1726). L'historien insiste, avec raison, sur la force des Wabanakis, les traités de paix et d'amitié étant des documents témoignant d'un respect mutuel (p. 87). L'analyse du nouveau modèle de coexistence développé après 1726 et renforcé par une période moins conflictuelle, qui fait l'objet du troisième chapitre, est empreinte d'une grande justesse. Cela dit, tous les acteurs du Nord-Est ont profité de la paix jusqu'en 1744, ce qui leur a permis de renforcer leurs positions respectives, notamment en ce qui concerne l'arpentage du territoire, la production de nouvelles cartes et la création de nouvelles alliances.

Lennox passe assez rapidement sur la guerre de la Succession d'Autriche (1744-1748) afin de mettre plutôt l'accent sur la fondation de Halifax en 1749. Selon lui, il s'agit là d'une action indiquant « to the French and Mi'kmaq that Britain was serious about transforming Nova Scotia...

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